C'est un véritable SOS pour la sauvegarde du mouvement sportif national que vient de lancer M. Cherif Tifaoui à travers un communiqué de presse dans lequel il dénonce des pratiques qui, selon lui, vont à contre courant des intérêts de ce mouvement. Dans ce qui s'apparente à un réquisitoire, il s'adresse au premier magistrat du pays, le président de la République lui-même, dont il souhaite une intervention urgente. L'ancien président du Comité olympique algérien, du Conseil national des sports et de la Fédération algérienne de karaté, figure charismatique du mouvement sportif national, estime qu'il «n'est pas normal et il n'est pas sain que le mission de régulation dévolue à l'Etat se confine dans un interventionnisme révolu et dans de continuelles manipulations au service d'ambitions et d'objectifs étrangers aux intérêts réels du sport national». A ce sujet, il cite en référence le processus de renouvellement des directions des fédérations sportives, piloté par le ministère de la Jeunesse et des Sports, processus qu'il qualifie de «débridé». Il s'est agi, selon lui, de «pseudo-élections, imposées aux fédérations, qui se sont traduites par l'implosion des instances sportives et l'instauration d'un climat de démobilisation et de résignation. Pouvait-il en être autrement lorsque ceux par qui le sport existe chez nous, les champions du monde et les médaillés olympiques, ont été purement et simplement oubliés pour ne pas dire exclus des assemblées générales de leurs fédérations sportives ? L'absence de loyauté, de transparence et nombre de dépassements avaient fini par entraîner la démission d'éminentes figures du MSN des commissions des observateurs indépendants et de la commission des experts». Pour M. Tifaoui, «il est irresponsable de vouloir masquer les graves menaces qui pèsent aujourd'hui sur le MSN. Il y a une urgente nécessité pour l'ensemble de la famille sportive, dirigeants, éducateurs, pratiquants, entraîneurs, supporters, presse sportive, de s'unir pour arrêter le naufrage du sport national». L'ancien président du COA note que «vouloir continuer à parachuter à la tête des institutions sportives de simples relais extérieurs aux attentes du sport national ne peut présager d'un quelconque progrès. C'est le COA qui, prochainement, risque d'en faire les frais avec la complicité du CIO. Au nom de quoi le CIO s'est permis de prendre des décisions sans l'accord du COA et des représentants des fédérations ? C'est là un acte d'immixtion et de parachutage pas compatibles avec la charte olympique. A ce titre, la protestation de Hamid Oussedik, qui a tenu à signifier par écrit au CIO que le MSN algérien saura se reprendre pour mettre un terme à sa difficile situation et que nul autre ne peut le faire à sa place, est un exemple de dignité qui mérite d'être signalé. Les problèmes du COA et du MSN sont en nous-mêmes et ne peuvent trouver leur solution qu'à notre niveau». L'auteur du communiqué insiste sur le fait que «les masques sont tombés : la route doit être barrée à l'opportunisme et à la faune de nervis spécialistes du reniement et de la manigance, à tous ceux qui se servent du sport au lieu de le servir». Il demande que les dernières orientations du chef de l'Etat soient appliquées. Il souhaite qu'une conférence nationale, réclamée par le président de la République et saluée par le MSN, devra être le creuset de réflexions et de propositions. Un cadre de travail loyal, crédible et honnête. Il espère ainsi aboutir à un processus de rénovation qui permettra l'organisation d'élections honnêtes, transparentes et démocratiques. Il demande également l'abrogation du décret 05-405 relatif aux fédérations sportives et de tous ses effets pervers. Il termine son communiqué en indiquant que «les formidables résultats de l'équipe nationale de football ne peuvent cacher la dislocation et l'effarante régression du sport national».