La daïra de Ouaguenoun est l'une des plus importantes circonscriptions administratives du flanc nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Avec plus de 50 000 habitants répartis sur de nombreux villages et hameaux, cette daïra qui recèle pourtant d'importantes capacités à même de garantir son développement, plus particulièrement dans le secteur agricole- elle compte l'une des plus importantes plaines de la wilaya celle de Djebla-, n'a pas connu un développement notable. Les conditions de vie sont de plus en plus difficiles à supporter, chose qui a fait sortir plusieurs comités de villages de leur mutisme. Les populations s'estiment lésées et les problèmes et les manques sont aussi multiples que complexes. C'est pourquoi ne voyant rien venir des autorités locales des deux principales communes de cette daïra, à savoir Ouaguenoun et Aït Aissa Mimoun, vingt-trois comités de village se sont regroupés dans une sorte de coordination, et ne cessent de saisir les autorités de wilaya sur la nécessité d'améliorer leurs conditions de vie. Les comités qui composent cette coordination s'adressent directement au wali de Tizi Ouzou et ne se donnent même pas la peine de passer par les élus locaux censés pourtant les défendre. Façon de dire que les assemblées locales ne servent pas à grand-chose. C'est pourquoi ce choix d'aller tout droit taper à la porte du premier magistrat de la wilaya. Dans les différentes correspondances et requêtes adressées au wali, les représentants des 23 villages, revendiquent plusieurs points. En premier lieu, le problème le plus crucial auquel fait face la population qui est l'alimentation en eau potable. A ce titre, et étant convaincus que la situation ne s'améliorera même pas d'un iota dans les conditions présentes, ils réclament la réfection du réseau d'alimentation et son raccordement au barrage de Taksebt. La même revendication est exprimée à propos du raccordement de l'ensemble des villages de la daïra au réseau de gaz naturel. Nombreux sont en effet les villages qui ne sont pas concernés par ce projet qui tire presque à sa fin. Aussi, et eu égard à la densité de la population, les comités de villages ont exprimé le besoin de voir les pouvoirs publics inscrire la réalisation d'un hôpital bien que la daïra dispose d'un établissement spécialisé implanté au chef-lieu de la daïra. Ouaguenoun est aussi une région qui, à l'instar de la quasi-totalité des localités de la wilaya de Tizi Ouzou n'échappe pas à l'apparition de plusieurs maux qui gangrènent la société, en particulier l'insécurité ambiante qui y règne et d'autres phénomènes encore s'y greffent comme la prolifération de bars clandestins, phénomène qui connaît une expansion rapide, la toxicomanie, la délinquance etc. Convaincus qu'aspirer à une politique de développement passe inéluctablement par la sécurité des personnes et de leurs biens, les comités demandent le déploiement d'un dispositif efficace. Il existe pour rappel une sûreté de daïra dans cette région. Dans leur quête de bien-être, les habitants caressent également le rêve de voir leur daïra se doter d'une unité de la Protection civile. La liste des maux qui touchent de plein fouet cette région ne s'arrête pas là. Elle est encore longue et les représentants des populations s'élèvent aussi contre la dégradation du site de Sébaou plus que jamais menacé par la pollution et les dangers qui guettent la nappe phréatique qui alimente Ouguanenoun en eau potable. L'environnement est aussi aux premières loges des exigences de la population. L'apparition de décharges sauvages est un phénomène ravageur dans cette localité. La forêt d'Ihdikaouène est devenue une décharge à ciel ouvert, avec d'autres qui poussent à proximité des oueds et pratiquement tout au long du chemin de wilaya qui traverse cette région. Sur un autre plan, il est même exigé de s'occuper de l'aménagement. La daïra de Ouaguenoun , ironise un habitant, «est peut-être la région où il y le plus de ralentisseurs an niveau de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Pis encore, non seulement ils ne répondent pas aux normes en la matière, mais ils sont implantés partout au gré des uns et des autres». En effet, plusieurs ralentisseurs ont été érigés par des particuliers à proximité de leurs habitations. Parfois ils prennent l'air de véritables barricades. En somme, pour remettre cette région sur les rails, il lui faut un plan bien spécial tant les manques sont légion.