Cette étude et d'autres ouvrent potentiellement la voie à des médicaments permettant d'empêcher chez les humains des maladies liées au vieillissement, jugent-ils. «Nous sommes soudainement plus proches de traitements contre le vieillissement que nous ne le pensions», relève le Dr David Gems de l'University College de Londres (Grande-Bretagne), un des co-auteurs. D'autres études ont également montré que le blocage de la protéine S6K1 entraîne un accroissement de l'activité d'une autre molécule appelée AMPK qui joue un rôle clé pour régler la quantité d'énergie dans les cellules. Elle est activée notamment quand les niveaux d'énergie diminuent ce qui se produit avec une réduction de l'apport calorique. Des médicaments, comme le Metformin, qui active AMPK, sont déjà largement utilisés chez des diabétiques. De récentes recherches faites par des scientifiques russes ont montré que le Metformin a contribué à allonger la durée de vie de souris, relèvent les auteurs de ces travaux sur la protéine S6K1. Un autre médicament, le Rapamycin, un immunosuppresseur utilisé pour éviter le rejet d'un organe après une greffe, pourrait être déjà utilisé contre les effets du vieillissement chez l'homme dans sa forme actuelle, a montré une étude faite avec des souris récemment publiée dans la revue britannique Nature. LeRapamycin bloque également la production de la protéine S6K1. Misant sur ce potentiel, la firme américaine Sirtris Pharmaceuticals utilise le Resvératrol, un puissant anti-oxydant trouvé dans le vin rouge mais aussi dans des fruits autres que le raisin. Les scientifiques de Sirtris, dont son fondateur le Dr David Sinclair, également chercheurs à la faculté de médecine de Harvard (Massachusetts, nord-est), ont découvert que le Resvératrol activait la production de protéines appelées sirtuines. Or celles-ci déclenchent les mêmes effets physiologiques que la restriction de l'apport calorique.