L'obésité, ce fléau des temps modernes, serait due à l'absence de neurotrophine, indique une étude des instituts nationaux américains de la santé. La neurotrophine du cerveau agit apparemment de concert avec une variété d'autres substances qui règlent l'appétit et le poids dont surtout la leptine, une hormone qui signale la faim, a relevé le Dr Jack Yanovski, coauteur de cette étude, expliquant que la leptine déclenche indirectement la diffusion de neurotrophine dans l'hypothalamus, une partie du cerveau contribuant à contrôler l'appétit. Cette découverte a été faite dans le cadre d'une recherche sur une anomalie génétique rare responsable du syndrome de WAGR dû à l'absence de deux gènes dits WT1 et PAX6. Mais certains de ces patients sont aussi parfois dépourvus d'une partie ou de la totalité d'une copie d'autres gènes voisins des deux premiers et qui permet la production de la neurotrophine BDNF dérivée du cerveau. Des expériences menées en laboratoire sur des animaux ont permis de penser que la neurotrophine permettait de contrôler l'appétit et le poids puisque les animaux dépourvus de cette substance mangeaient sans se rassasier et devenaient obèses. «Cela est une nouvelle voie prometteuse dans la recherche des mécanismes biologiques responsables de l'obésité», estime le Dr Duane Alexander, directeur de l'Institut national de la santé de l'enfant et du développement humain (NICHD), à propos de cette découverte qui «pourrait aboutir au développement de nouveaux médicaments contrôlant l'appétit chez les patients pour qui les traitements existants sont inefficaces». Selon l'OMS, le taux d'obésité progresse de façon dramatique et a plus que doublé depuis 1991. Trois cent mille décès, chaque année, sont dus à l'obésité. Depuis 1997, l'OMS désigne l'obésité comme maladie épidémique qui se répand avec la suralimentation et la sédentarité.