L'Iran persiste et signe. Pas de gel de son programme nucléaire. C'est toute la réponse du négociateur en chef iranien du dossier nucléaire de son pays, Akbar Salehi, à la veille de se réunir, aujourd´hui à Genève, avec les représentants des puissances de ce monde. Une réunion sur laquelle plane la nervosité des Occidentale face à la «provocation» iranienne car Téhéran donne l'impression de «souffler le chaud et le froid» dans cette conjoncture de haute tension Simultanément à la petite promesse d'apaisement du régime des Mollahs d'«informer prochainement» l'Agence internationale de l'énergie atomique du calendrier des inspections de ses centrales par les experts internationaux de l'AIEA, un second missile longue portée était lancé depuis le territoire iranien. C'est le vrai message de Téhéran. Espérer un miracle à Genève ? Rien ne semble donc rassurer les partisans de la manière forte contre la tentation nucléaire à des fins militaires en Iran. A leur tête Nicolas Sarkozy qui presse Obama d'agir. Faut-il donc espérer un miracle à Genève ? C'est-à-dire de voir l´Iran, décider, à la surprise générale le gel de son programme d´enrichissement de l´uranium. Il faudrait être naïf pour le croire et le penser et de ne pas croire les propos d'Akbar Salehi sur le «droit de l'Iran de convertir l'uranium, de renoncer à ce droit souverain». Les Iraniens jouent dans ce «bras de fer» plus que la crédibilité d'un régime politique qui est allé trop dans son défi à l'Occident. Les Iraniens savent qu'ils n'ont plus le choix de reculer. Le peuvent-ils à ce stade où tout porte à croire que la «bombe» ils l'ont et il suffit de la monter et de l'expérimenter. Comme l'a fait la Corée du Nord. A ce stade, en matière de stratégie d'équilibre entre les puissances, on n'a que le choix d'avancer, de se mettre à niveau par rapport à ses voisins, l'Inde, le Pakistan et… Israël dont on ne parle jamais de sa bombe du Néguev. En revanche, si les Iraniens campaient sur leur position, il s'exposeraient à coup sûr à des sanctions dont on ne connaît pas, pour le moment, les détails. Sanctions commerciales, politiques et pourquoi pas militaires. Ni Moscou ni Pékin ne feront rien pour empêcher la «sanction internationale». C'est là, relativement, un moindre risque pour une puissance régionale comme l'Iran qui affirme avoir les moyens de défendre ses installations nucléaires. Le pire des choix pour Téhéran Le pire pour le régime des mollahs serait de céder. De fléchir sa position sous la menace des sanctions internationales. Ce qui est peu probable, au regard du scénario qui se présente, au jouir d'aujourd'hui. De renoncer à son ambition d'être une puissance nucléaire respectée dans sa région au risque d'être poursuivie «pas à pas» par les pays occidentaux, jusqu'à pousser l'AIEA à chercher des traces d'uranium enrichi dans le tiroir du bureau de Mahmoud Ahmadinejad. La pire des humiliations qui a coûté à l'Irak d'être envahi et rasé de la carte comme puissance militaire et comme Etat souverain. La leçon est donc là. Si les Iraniens reculent, les occidentaux, eux, non. En tout cas pas tant que la menace de «rayer Israël de la carte existe dans le discours politique iranien». Plus concrètement tant qu'un missile iranien pourra atteindre Israël. C'est là qu'il faut chercher l'excitation de Nicolas Sarkozy et de ses amis pour le dossier nucléaire iranien. Pour une action punitive contre l'Iran. Au nom d'Israël et pour la «sécurité» d'Israël. C'est évident, la France, la Grande-Bretagne et, bien sûr, les Etats-Unis, leurs intérêts, ne sont pas à la portée des missiles iraniens. Seule donc la sécurité d'Israël explique cette mobilisation, voulue la plus, contre l'Iran, comme elle l'a été contre l'Irak. Ni l'Etat palestinien ni le sort de Ghaza, rasée bel et bien par l'armée israélienne, ne représentent une préoccupation de Nicolas Sarkozy dont on a vu avec quel zèle il a plaidé la cause de Benyamin Netanyahu devant Barack Obama, aux Nations unies. La France semble avoir pris partie et se positionner, on ne sait par quel miracle, à la tête du mouvement des Verts et de la lutte contre le réchauffement de la planète. Un pays qui, faut-il le rappeler, défiait l'ensemble de la communauté internationale avec ses essais nucléaires, à la fin des années 1990 encore. Dans le pacifique, après l'avoir fait en Algérie. Une fois son programme nucléaire terminé, Paris découvre les vertus : l'écologie et les bienfaits de la paix partant de ces bons sentiments, Paris en champion du désarmement dans le monde. Israël : frapper vite et fort Le dossier nucléaire iranien n'est en réalité un argument chaud que par la proximité d'Israël. Peut importe pour les occidentaux que les deux principales puissances militaires musulmanes du monde, l'Iran et le Pakistan, s´échangent quelques missiles à charge nucléaire. L'Occident a un objectif immédiat : comment neutraliser la menace iranienne contre Israël ? Les expériences passées enseignent que l'Etat hébreu tout en se lamentant sur la scène internationale prépare une «riposte». Une sorte d'action de «légitime défense», maintenant que la menace du régime des Mollahs est admise. Frapper vite et fort. C'est la méthode pratiquée jusque-là par Tel-Aviv, la surprise, comme en 1967 contre la Syrie, la Jordanie et l'Egypte. Le rêve de Netanyahu n'est-il pas de reporter aux calendes grecques la création du futur Etat palestinien, en fait l'enjeu réel de la sécurité, au Moyen-Orient, en particulier, et dans le monde en général !