Parallèlement, une grande majorité de députés au Parlement iranien (239 sur 290) a averti les six grands Etats chargés des négociations sur le dossier nucléaire iranien controversé qu'il ne faudrait pas qu'ils ratent l'occasion « historique » que représente la réunion du 1er octobre à Genève. Cherchant à montrer les bonnes intentions de l'Iran, le chef du programme nucléaire, Ali Akbar Salehi, a affirmé que son pays « informerait prochainement l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) du calendrier des inspections de son second site d'enrichissement à Fordoo, au sud de Téhéran ». La tension était montée d'un cran à l'annonce, vendredi, de l'existence de ce nouveau site, les Occidentaux, forts de leurs soupçons sur les ambitions militaires nucléaires de l'Iran, avaient brandi la menace de nouvelles sanctions contre ce pays. Mais Téhéran, cherchant à apaiser les inquiétudes et qui dément depuis des années vouloir se doter de l'arme atomique, a, dès le lendemain, assuré que le site serait placé sous la supervision de l'AIEA. L'Iran, soufflant le chaud et le froid, démontrait ensuite sa puissance balistique, son corps d'élite effectuant des manœuvres où ont été tirés, lundi, des missiles capables d'atteindre Israël, son ennemi juré ; il s'agit des missiles Ghadr-1, version améliorée du Shahab-3 d'une capacité de 1800 km, et d'un missile Sejil, d'une portée de 2000 km. Les responsables militaires iraniens annonçaient hier encore la construction prochaine d'une nouvelle génération « améliorée et ultradéveloppée » de Sejil. Ces tirs ont été qualifiés de « provocation » par les Etats-Unis qui ont menacé de nouvelles sanctions en cas d'échec des discussions à Genève. Version améliorée de Sejil Le négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, doit discuter avec des représentants de Chine, des Etats-Unis, de France, de Russie, du Royaume-Uni et d'Allemagne du paquet de propositions présentées par Téhéran. Ce paquet, destiné selon Téhéran à régler le problème de la prolifération nucléaire, ne mentionne ni le programme controversé iranien ni la question sensible de l'enrichissement d'uranium. Téhéran souhaite des discussions globales sur une série de questions intéressant le monde, affirmant qu'il a beaucoup à offrir pour la sécurité d'une région sensible où l'armée américaine est présente sur deux fronts, en Irak et en Afghanistan. Aussi, les autorités iraniennes refusent de céder leur « droit inaliénable » d'enrichir l'uranium pour alimenter leurs futures centrales. A Genève, Téhéran devrait aussi demander aux grandes puissances l'autorisation d'importer de l'uranium enrichi à 20%, destiné à un réacteur de recherche. Le groupe 5+1 a déjà fait des propositions à Téhéran incluant une amélioration des relations diplomatiques et une coopération technologique en échange d'une suspension de son programme nucléaire sensible, auxquelles l'Iran n'a pas donné suite. Après 14 mois d'impasse, l'Iran est sous le coup de trois résolutions de l'ONU assorties de sanctions. Mais l'insistance américaine sur un renforcement de celles-ci rencontre une réponse tiède des partenaires russes et chinois. Moscou a appelé la communauté internationale à ne pas « céder à l'émotion » et Pékin a dit espérer « une détente de la situation ». Agences, H. M.