Lors de ces discussions-marathon, les Iraniens ont accepté une visite «d'ici deux semaines» des inspecteurs de l'Aiea sur leur second site d'enrichissement d'uranium près de Qom. Le chef sortant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Mohamed El Baradei, était attendu hier à Téhéran dans la foulée des pourparlers de Genève, au moment où la pression monte sur l'Iran pour une plus grande coopération sur le dossier nucléaire. M.El Baradei, qui a déjà effectué six visites en Iran depuis 2003 sans parvenir à débloquer le dossier sur le programme nucléaire iranien controversé, était attendu en fin de journée hier a déclaré un responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (Oiea). Il aura aujourd'hui des discussions avec le chef de l'Oiea Ali Akbar Salehi, a-t-il précisé sous le couvert de l'anonymat. Il doit quitter l'Iran dans la nuit de dimanche à lundi. M.El Baradei a été invité jeudi en Iran, le jour où se tenait à Genève une rencontre, la première depuis juillet 2008, du négociateur en chef iranien Saïd Jalili avec les représentants des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne) et le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana. Lors de ces discussions marathon, les Iraniens ont accepté une visite «d'ici deux semaines» des inspecteurs de l'Aiea sur leur second site d'enrichissement d'uranium près de Qom (centre), dont l'existence révélée le 25 septembre a renforcé les doutes de l'Occident sur la nature du programme nucléaire de l'Iran. L'Iran et les grandes puissances ont aussi convenu d'«intensifier» leurs négociations, dont une prochaine série est prévue avant la fin octobre. Les pays occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Ce que Téhéran dément depuis des années. Après les discussions de Genève, le président américain Barack Obama a demandé à l'Iran de prendre des mesures «concrètes», prévenant que la patience de la «communauté internationale» «n'est pas illimitée». Selon des responsables américains à Genève, les avancées de Genève, si elles se concrétisent, devront permettre de faire baisser l'inquiétude, notamment au Proche-Orient, à propos du stock d'uranium enrichi que possède l'Iran. Les délégations à Genève se sont mises d'accord pour que l'Iran livre une partie de son uranium enrichi à moins de 5% à un pays tiers pour l'enrichir à 19,75% en vue de son utilisation pour son réacteur de recherche à Téhéran, sous contrôle total de l'Aiea. Selon l'accord, qui doit être finalisé lors d'une réunion le 18 octobre, le stock d'uranium faiblement enrichi doit être envoyé en Russie pour être enrichi à 20% avant d'être acheminé en France pour être transformé en combustible. En attendant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défendu l'«honnêteté» de son pays. «Nous n'avons aucun secret concernant nos activités nucléaires puisque nous avons donné les informations (sur le nouveau site) à l'avance» à l'AIEA, a-t-il dit à la télévision. Il a affirmé que M.Obama avait «commis une erreur historique» en disant que l'Iran avait caché l'existence de l'usine. L'Aiea a annoncé le 25 septembre que l'Iran l'avait informé le 21 septembre de la construction du nouveau site, après celui de Natanz. M.El Baradei a estimé que le retard pris par l'Iran pour faire cette annonce l'avait mis «du mauvais côté de la loi». L'Iran a annoncé, ces derniers jours, qu'il placerait le site sous la supervision de l'Aiea. De retour à Téhéran, M.Jalili a qualifié la réunion de Genève de «positive et de pas en avant» avant de répéter que l'Iran ne renoncerait pas à son droit à l'enrichissement. La dernière visite de M.El Baradei en Iran remonte à janvier 2008. Il n'avait alors pas réussi à obtenir de l'Iran qu'il gèle son programme l'enrichissement qui lui a valu des sanctions de l'ONU.