Clôturant les travaux de son conseil national tenu à Laghouat, à la fin du mois écoulé et le début du mois en cours, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) a rendu public un communiqué dans lequel elle a tenu à rappeler aux pouvoirs publics ses revendications traditionnelles, à savoir l'amélioration des conditions de vie toujours précaires en raison de la cherté de la vie et du recul du pouvoir d'achat, le statut de l'enseignant jugé à l'unanimité non satisfaisant, la revalorisation des salaires et du point indiciaire, la majoration de l'allocation attribuée à la femme au foyer, le régime indemnitaire toujours sans issue, la mise en place d'un mécanisme de négociations sérieuses, conséquentes et fiables avec les vrais syndicats représentatifs qui peuvent défendre les intérêts des travailleurs du secteur éducatif, et la nécessité d'en finir avec la politique de l'unilatéralisme dans la prise des décisions concernant l'avenir de l'école. Eu égard à ces revendications non encore satisfaites, «ce qui pourra en toute évidence conduire à une imminente explosion du front social», selon l'Unpef, une série de débrayages dans les journées à venir n'est pas à écarter, c'est ce qu'ont conclu les rédacteurs du communiqué dont on dispose d'une copie. Ce mouvement syndical a par ailleurs invité le département de Benbouzid à «prendre au sérieux les droits d'une large frange de la société, le cas échéant, le recours à une grève générale cyclique, éventuellement de trois jours par mois, serait décrétée», nous a indiqué au téléphone Messaoud Amraoui, responsable de la communication auprès de l'Unpef. Il y a lieu de rappeler que les rédacteurs du communiqué, à leur tête Sadek Dziri, ont tenu à énoncer, comme le veut la tradition dans chaque sortie médiatique, que «parmi les droits incessamment revendiqués depuis belle lurette figurent en premier lieu le recouvrement de la dignité de l'enseignant, un acquis loin d'être obtenu en dehors, outre la révision de la grille salariale tout en tenant compte du point indiciaire, le refus de la politique actuelle portant sur le traitement du dossier du régime indemnitaire, les négociations sérieuses avec les principaux partenaires de l'éducation et non les pseudo-représentants de la large frange d'enseignants, la dénonciation de la politique du silence orchestrée par les pouvoirs publics face à la gestion des œuvres sociales, lesquelles sont, selon toujours la même source, gérées sur décision ministérielle sans prendre en considération ce que stipule le décret 303/82, ce qui constitue sans aucun doute une transgression de la loi». A cet effet, notre interlocuteur souligne que «l'Unpef lance un avertissement contre les tentatives de mettre en quarantaine la revendication majeure, l'annulation du décret ministériel 158/94». Les syndicalistes de l'Unpef portent également un regard très critique à l'égard des derniers réaménagements des programmes scolaires qui mènent à se poser moult questions. Le volume horaire et les emplois du temps aussi surchargés ne sont pas eux aussi en reste. Aux yeux de ces militants de la cause des enseignants, «ils ne permettent nullement d'assurer une bonne scolarité à nos enfants». Toutefois, ce qui fait froncer les sourcils de ces derniers, c'est en toute évidence le traitement des revendications sociales des enseignants par le comité de coordination tripartite. «Nous sommes une catégorie sociale à part entière, nos problèmes sont totalement différents de ceux des autres acteurs de la vie socioéconomique, c'est la raison pour laquelle nous refusons catégoriquement que nos revendications soient au menu des partenaires sociaux lors la prochaine tripartite», ajoutent-ils avant de conclure qu'une action de protestation sera déclenchée dès le début des rencontres des partenaires cités.