Forte de 130 000 étudiants, l'université d'Alger connaîtra à l'occasion de la nouvelle rentrée universitaire une nouvelle forme d'organisation. En effet, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique envisage, selon une source informée, de créer trois nouvelles universités au niveau de la capitale. Désormais, l'université d'Alger ne sera plus dirigée par un seul recteur, puisque le département de Rachid Harraoubia a décidé de la «fragmenter» en trois universités de plein droit. Selon une source proche du secteur, la première université (Alger I) regroupera les facultés de médecine, des sciences islamiques (charia) et la faculté de droit. La seconde université (Alger II), dont le siège du rectorat sera ouvert à Dély Ibrahim, sera constituée des facultés des sciences politiques, de journalisme, de l'économie et des sports. La troisième université (Alger III) regroupera, quant à elle, les facultés des langues et des sciences sociales. Cette nouvelle organisation, explique notre source, vise à garantir une gestion plus souple et opérationnelle des affaires de l'université. «On ne peut pas continuer à gérer les affaires pédagogiques de 130 000 étudiants avec un seul recteur», souligne notre interlocuteur. La nouvelle organisation, indique notre source, entrera en vigueur une fois que seront satisfaites les procédures administratives. Et d'ajouter : «La création de trois universités aura des implications sur le plan administratif et budgétaire puisque de nouveaux postes d'emplois seront créés.» Par ailleurs, notre source affirme que les universités de Constantine et d'Oran connaîtront, elles aussi, une nouvelle forme d'organisation. «Vu le nombre d'étudiants qui fréquentent ces deux universités, le ministère de tutelle a décidé d'en créer de nouvelles», souligne notre source. Le coordinateur des sections du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Saïd Goucem, affirme que la création de nouvelles universités ne changera rien à «la situation de déliquescence» dans laquelle se débat l'université algérienne. Tout en déplorant le niveau «bas» des étudiants des universités des sciences sociales, situation qui incombe, selon lui, à l'insuffisance de moyens pédagogiques. Le responsable du Cnes affirme que seule la démocratisation de la gestion des affaires de l'université pourra contribuer à l'amélioration du niveau de l'enseignement. «Nous devons mettre fin à la gestion bureaucratique de notre université. Il est temps d'impliquer les enseignants et les étudiants dans les conseils d'administration de l'université afin qu'ils participent à sa gestion», déclare M. Goucem, qui dénonce par la même occasion l'utilisation des recteurs comme des «fusibles» ou encore comme des «machine de répression des enseignants». «L'université algérienne doit être gérée selon les normes internationales», ajoute le responsable du Cnes.