Le fait relève presque du surréalisme ! Alors qu'il était de garde devant le commissariat de Gué de Constantine, dans la périphérie de Semmar, un policier ouvre le feu en usant de son arme de service de type kalachnikov et une fatalité aussi dramatique s'en est suivie. Deux jeunes gens à la fleur de l'âge ont été mortellement atteints. Leurs cadavres criblés de balles gisaient dans une marre de sang au moment de la constatation des faits par les services concernés. L'information telle une traînée de poudre a vite fait le tour de la capitale. Ce nouveau drame qui vient de secouer la corporation de la DGSN et ébranlé l'opinion publique s'est produit dans la nuit de mercredi à jeudi vers 20h30. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons de sources fiables que le policier auteur de l'incident «souffrait de troubles psychiques qui n'ont pas été découverts lors du test de recrutement dont il a fait l'objet en vue de son admission dans la corporation de la Dgsn». Nos sources affirment que ce policier, placé en détention préventive depuis la nuit de mercredi au siège de la Police judiciaire (PJ) d'Alger, n'a rejoint le corps de la police que récemment. «Il été recruté au cours des six dernier mois», insiste notre source. Et d'ajouter : «Pour l'heure, l'enquête engagée par les services concernés se penche notamment sur la fiabilité des résultats du test psychologique dont il a fait l'objet dans le cadre de la procédure de recrutement.» En décodé, les éléments de la Dgsn en charge de l'enquête ont évoqué un aliéné mental en proie à des crises chroniques pouvant se manifester violemment, comme cela a été le cas durant la nuit de mercredi à jeudi. L'affaire entre les mains de la justice Au lendemain de cet incident dramatique que la population algéroise ne saura oublier de sitôt, le procureur général près la cour d'Alger a rendu public jeudi un communiqué dans lequel il fera part de l'ouverture d'une enquête par le tribunal d'Hussein Dey pour le motif d'homicide et de graves blessures causées à deux de ses collègues à l'encontre de ce désormais ex-élément de la Dgsn. «Suite à l'incident tragique au cours duquel un policier relevant de la sûreté de Gué de Constantine (11e arrondissement) a blessé mortellement deux personnes qui se trouvaient à bord d'un véhicule sur la route attenante au siège de la sûreté urbaine et causé de graves blessures à deux de ses collègues, le procureur général près la cour d'Alger déclare que l'agent responsable de ces faits a été présenté le 8 octobre 2009 au procureur de la République près le tribunal d'Hussein Dey qui a ouvert une enquête judiciaire à son encontre pour homicide et blessures volontaires conformément aux articles 254-263 et 266 du code pénal», précise-t-on dans le communiqué cité plus haut. «Le juge d'instruction, après avoir auditionné l'accusé, a ordonné sa mise en détention préventive dans l'attente des résultats de l'enquête qui déterminera les tenants et les aboutissants de cette affaire et situera les responsabilités», précise-t-on encore dans le même document. S'agissant des circonstances de cette tragédie, nos sources policières citées plus haut racontent : «Aux cris d'Allah Akbar, le policier auteur de cet incident a vidé le chargeur de son kalachnikov qui contenait une trentaine de balles. En tirant dans tous les sens, il avait atteint mortellement deux jeunes qui étaient à bord d'un véhicule de passage devant le siège du commissariat de Gué de Constantine. Il a ensuite blessé ses deux collègues qui se sont précipités pour lui arracher son arme avant de commettre plus de dégâts et faire davantage de victimes parmi la population.» Hier, il nous était impossible d'obtenir la version officielle des fait de la part des structures de la Dgsn implantées à Alger. Cependant, il n'est pas question que ces mêmes structures tiennent dès aujourd'hui un point de presse en vue de dissiper toute confusion sur la place publique. Bavures répétées ! Ce genre d'incident survenu dans la nuit de mercredi à jeudi et que l'opinion publique qualifie d'ores et déjà de grave bavure, la police algérienne a en effet enregistré beaucoup, notamment durant le précédent mois de Ramadhan. A ce titre, l'on peut citer le souvenir macabre de ce policier de Annaba ayant ouvert le feu sur trois personnes de Sidi Salem qu'il a tuées sur le coup. Un autre policier, qui n'est plus de ce monde, a quant à lui tué sa femme avant de se donner la mort. Le drame qui a choqué plus d'un par son degré de gravité s'est produit le dixième jour de Ramadhan dans le commune Zitouna, distante du chef-lieu El Tarf d'une vingtaine de kilomètres.