Le rétrécissement du nombre des édifices dédiés aux différentes expressions culturelles, notamment les salles de cinéma, de théâtre, d'exposition de tableaux, se faisait sentir dans la wilaya de Boumerdès dans les années précédentes. Pour parer à la situation dramatique de ce secteur, la direction de la culture de la wilaya a mis le paquet pour redorer le blason de la culture d'une manière générale. En effet, après une longue absence, la salle de théâtre Afrique sise au chef-lieu de la municipalité des Issers, fermée au début des années 1990, a été rouverte au public. A noter que la dotation de cette daïra de cet nouvel espace d'expression est venue après les travaux de réfection qui ont touché ce chef-d'œuvre architectural de l'intérieur comme de l'extérieur. Il faut rappeler que cette salle a été construite durant la période coloniale, vers 1930. Sa fresque qui orne son entrée est d'une représentation unique, elle a les mêmes caractéristiques que celle de la salle de théâtre de la ville de Marseille, ville située sur la rive de la Méditerranée au sud de la France. Elle représente une histoire et une culture à la fois dédiées aux générations futures. Sa capacité d'accueil est de plus de 750 places, elle est dotée de tous les accessoires et matériels nécessaires au bon déroulement du travail des artistes et des conditions idoines pour le travail des troupes théâtrales professionnelles. La réouverture de cette salle réputée autrefois en Algérie a été reçue avec une grande satisfaction par le mouvement associatif de la région. C'est une manière de dire que la culture est toujours vivante dans les âmes des jeunes malgré la lourdeur et la torpeur qui règne au sein de la société en général. La direction de la culture de la wilaya de Boumerdès a réussi un grand exploit avec la remise sur rails de cette salle. Certainement, on parlera prochainement d'un festival de théâtre dans la ville des Issers avec en sus la naissance d'une troupe de théâtre qui sera le porte-flambeau du quatrième art dans cette région. Quant à la ville de Tizi Ouzou, naguère dotée de cinq salles, elle n'en compte aujourd'hui qu'une seule qui fonctionne, à savoir celle qu'abrite la maison de la culture Mouloud Mammeri. Le Théâtre régional Kateb Yacine (TRT) est toujours en rénovation. Quant aux autres, à savoir la salle Djurdjura, Algeria et le Mondial, elles sont toujours fermées depuis plusieurs années et ont subi de nombreuses dégradations. C'est dire que la culture est devenue le parent pauvre de toute cette région qui ne manque pourtant pas de potentialités.