Alors que rien n'est précis au sujet des concours de recrutement, dans les milieux scolaires, on ne cesse de déplorer la surcharge des classes, l'augmentation du volume horaire dans l'emploi du temps des enseignants, la précarisation de l'emploi et le manque d'encadrement en matière d'adjoints d'éducation. Des facteurs qui ne peuvent inciter qu'à asseoir une nouvelle politique de recrutement, précisent les syndicats du secteur. Annoncé par le ministre de l'Education au début de cette année scolaire, le recrutement de 10 000 enseignants par voie de concours prévu pour la mi-octobre reste toujours incertain puisque, que ce soit parmi les enseignants ou au niveau des représentations régionales de l'éducation, à l'heure où l'exercice 2009/2010 tend vers la fin de sa première étape, on ne connaît ni les dates de ces examens ni les modalités et les quotas de postes à pourvoir pour chaque circonscription éducative. Interrogé sur cet état de fait, Idir Achour, chargé de la communication au syndicat autonome Conseil des lycées d'Algérie (CLA), tout en rappelant la série de reports qu'a connue cette initiative (juin, juillet, septembre et octobre), envisage une probable annulation de ces concours. «D'où la continuation de la politique de précarisation de l'emploi, une méthode qui prévaut dans le secteur de l'éducation où pas moins de 30% des employés exercent avec des formules qui ne leur assurent aucune pérennité, à savoir le préemploi, le filet social ou la contractualisation», s'est indigné notre interlocuteur, avant de préciser que «ces méthodes précaires sont destinées, comme le stipule la loi de la fonction publique, à des tâches spécifiques par le fait de leur limitation dans le temps. Malheureusement, chez nous, elles se sont généralisées à tous les nivaux». Dans le même sillage, le porte-parole du CLA n'a pas omis de signaler que le manque flagrant d'adjoints d'éducation dont souffrent les établissements scolaires est un facteur qui ne fait qu'encourager la violence scolaire. L'urgence de revoir la politique de recrutement Pour sa part, son homologue du Snapest, Meziane Meriane, déplore le fait que l'on tâtonne dans l'organisation de ces concours, alors que le problème du manque d'enseignants se pose à travers presque tous les établissements scolaires. «Un manque d'effectifs qui pose deux problèmes difficiles à gérer dont les retombées sont fâcheuses, surtout en ce qui concerne la première, à savoir la surcharge des classes imposée par l'alternative tendant à déterminer les divisions par rapport au nombre d'enseignants dont dispose l'établissement, alors qu'en deuxième lieu ces enseignants sont en même temps appelés à travailler sur des volumes horaires de 6 heures hebdomadaires de plus». Concernant le blocage qui entoure les concours de recrutement, le syndicaliste appel à sortir de l'engrenage imposé par la problématique du manque d'effectifs d'une part et de la non-existence d'une volonté de recrutement d'autre part. A cet effet, M. Meriane interpelle la tutelle afin d'étoffer le recrutement et «ne pas lésiner sur les moyens dans le but d'arriver à enrôler le nombre d'enseignants dont notre école a besoin». Par ailleurs, le syndicaliste s'est interrogé sur le fait que dans le cadre du recrutement de 4000 enseignants de mathématiques et de français dans les wilayas de l'extrême sud, les nouveaux diplômés ne sont pas acceptés directement. Ils sont invités à passer un concours alors que ce n'était pas le cas au préalable.