Cela fait une semaine que les experts juridiques de la Bundesbank, la banque centrale allemande, cherchent un moyen de se débarrasser de Thilo Sarrazin, membre du directoire devenu un véritable boulet. Responsable influent du SPD, ancien sénateur de Berlin en charge des finances de la capitale et responsable d'un secteur stratégique à la Bundesbank - la gestion de la circulation des espèces et du contrôle des risques -, Sarrazin a provoqué un scandale en tenant des propos racistes contre les immigrés dans un entretien publié par un magasine culturel. Axel Weber, le patron de la Bundesbank, juge que Sarrazin a porté «une certaine atteinte» à la réputation de son institution, gardienne de l'orthodoxie financière et symbole de fierté nationale à l'époque du Deutsche Mark. Après avoir tenté d'empêcher la diffusion de l'entretien incriminé, Weber aurait décidé de mettre au placard Sarrazin, tout en maintenant son salaire, qui s'élève à 228 000 euros par an. Sarrazin avait déclenché un tollé en déclarant que «les Turcs conquièrent l'Allemagne par une forte natalité» et qu'«un grand nombre d'Arabes et de Turcs à Berlin n'ont aucune fonction productive à part la vente de fruits et légumes». «Plus les classes sont inférieures, plus le taux de natalité est haut», avait-il aussi dit, en ajoutant que les Arabes et les Turcs font «deux à trois fois» plus d'enfants que les autres.