Des étudiantes préparant, à la faculté de droit de Ben Aknoun, un diplôme d'aptitude au métier d'avocat ont été empêchées d'entrer à la résidence universitaire de jeunes filles, lundi soir, par les agents de sécurité de l'établissement. Renseignements pris, il s'agit de licenciées en droit venues de plusieurs régions du pays, soit pour s'inscrire au magistère, soit pour suivre durant 9 mois des cours pour un certificat d'aptitude au métier d'avocat, après un stage pratique dans un bureau d'avocat, d'une durée de 9 mois également qui succède au certificat en question. Ainsi, Souad et son amie Salima sont venues de Béjaïa, où les cours indispensables à l'obtention du certificat n'existent pas, pour s'inscrire simultanément au certificat et au concours du magistère en droit. Rencontrées, hier, vers midi devant la résidence de jeunes filles, elles nous disent qu'elles vont retourner à Béjaïa le jour-même, faute d'hébergement, mais qu'elles reviendront le 18 du mois courant pour s'inscrire au magistère. Et les cours pour le certificat ? Comme ceux-ci se déroulent de 17 à 19 heures, il faudra d'abord qu'elles règlent le problème du logis avant de s'y consacrer. Elles sont des centaines d'étudiantes dans leur cas. En fait, les licenciées refoulées n'ont pas de chambres attitrées à la résidence, mais ont trouvé des camarades disposées à les héberger le temps de trouver leur propre solution. Semble-t-il, des responsables administratifs auraient donné leur accord, mais les agents de sécurité n'auraient rien voulu entendre, et, comme il était tard, c'était condamner les jeunes filles à errer dans les rues, quand elles ne pouvaient trouver une connaissance pour les «dépanner», ni se permettre une chambre d'hôtel. Est-ce raisonnable, et où est donc la solidarité universitaire ?