En annonçant, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au Caire, qu'en cas d'égalité parfaite entre l'Egypte et l'Algérie il y aura un match d'appui pour les départager, le président de la Fifa, Joseph Blatter, n'aura fait que rendre un verdict qui entre dans la logique du sport et du football. Une logique qui veut que le sort d'une compétition sportive se joue se joue sur un terrain et ne soit pas tributaire des aléas d'un tirage au sort effectué avec une pièce de monnaie. Cette histoire de tirage au sort, tout le monde en parlait. Elle est prévue dans le règlement de la Coupe du monde de 2010 édité par la Fifa. Ce texte évoque cependant la possibilité d'organiser un match d'appui entre les deux protagonistes si le calendrier international le permet. Effectivement, le calendrier en question est assez réduit compte tenu de la date du tirage au sort de la phase finale de la CAN de 2010 qui aura lieu le 20 novembre et celui de la phase finale de la Coupe du monde programmé pour la 4 décembre. Cependant, désigner un qualifié à une compétition internationale de la dimension et de l'importance de la Coupe du monde paraît éloigné de l'esprit sportif et de celui de la compétition proprement dite. Décider du sort de deux sélections, qui auront beaucoup donné sur le plan du stress, de l'effort physique et de la combativité, sur une simple pièce de monnaie est une pratique que la Fifa se devait d'abolir. L'esprit compétitif du sport commandait à la fédération internationale d'éviter ce tirage au sort au profit de l'organisation d'un match d'appui. Le tirage au sort de la CAN de 2010 ne pose pas problème vu qu'Algériens et Egyptiens y sont qualifiés quel que soit le résultat du match du 14 novembre. La Fifa a prévu deux dates pour des compétitions internationales en novembre : la première le 14, la seconde le 18. Ce sont les dates retenues pour le déroulement des matches de barrage en Europe. On pourrait donc s'attendre à un Algérie-Egypte en match d'appui le 18 novembre sur terrain neutre, voire le 21 novembre. En tout cas, ce ne sera pas la première fois qu'on aura recours à un tel procédé en Afrique. En 1961, par exemple, une confrontation Maroc-Tunisie, comptant pour la qualification au Mondial de 1962, était allée jusqu'au match d'appui qui s'était joué dans la ville de Palerme, en Sicile. Le score ayant été de 0 à 0, on avait procédé à un tirage sort qui avait souri aux Marocains. Lors de la phase de qualification à la Coupe du monde de 1970, la Fifa avait organisé par deux fois un match d'appui pour départager deux adversaires. La première fois en février à Las Palmas, aux îles Canaries, dans une rencontre qui avait vu les Marocains l'emporter 2-0 face aux Sénégalais. La deuxième fois au mois de juin où, là aussi, on a eu recours au tirage au sort pour départager Marocains et Tunisiens. Une nouvelle fois, comme en 1961, il avait été favorable aux premiers nommés. Les deux équipes avaient dû disputer leur match barrage à Marseille, match qui s'était terminé sur le score de 2 buts partout après prolongations. Si en Afrique, les matches d'appui ont été particulièrement rares, cela n'a pas été le cas dans les autres continents où la Fifa a été obligée à plusieurs reprises de passer par un tel procédé pour déterminer les qualifiés à la compétition mondiale. Si par hasard donc les Pharaons venaient à battre, le 14 novembre, les Verts sur un écart de deux buts, il faudra prévoir un match supplémentaire entre les deux sélections, match qui pourrait se disputer dans une capitale européenne. Il nous étonnerait fort que ce serait la France car les Egyptiens savent bien que les Verts pourraient bénéficier dans ce pays de l'apport de leur émigration sur place. Il y aurait par conséquent beaucoup de chance que ce soit l'Italie qui sera choisie pour une telle occasion.