Des experts de renom ont animé du 20 au 24 octobre une grande rencontre à La Havane où a été mis en relief l'influence arabe islamique sur la littérature, la musique, l'architecture et sur le langage d'Amérique. La réunion internationale sur les Arabes en Amérique a été organisée sous l'initiative de l'Union arabe de Cuba (UAC) qui a fêté, par la même occasion, son 30e anniversaire. Les intervenants cubains, latino-américains et moyen-orientaux ont été choisis parmi des chercheurs, des écrivains, érudits et spécialistes de la question. Les conférences et les débats se sont articulés autour de divers thèmes liés à cette influence des Arabes en Amérique latine entre autres «La route des Arabes, genèse, environnement et expansion géographique», «Les cultures anciennes au Moyen-Orient» et «L'intégration et la répercussion de l´UAC dans la société cubaine ou dans le contexte américain». Plus de 20 millions de Brésiliens sont d'origine arabe Les recherches entreprises dans ce contexte précisent que les émigrés arabes, essentiellement des Libanais, des Syriens et des Palestiniens, sont arrivés en Amérique latine en trois vagues. Les premiers fuyaient l'oppression de l'empire ottoman, les deuxièmes la pauvreté générée par la Première Guerre mondiale, alors que la troisième vague après la formation de l'Etat d'Israël. Aujourd'hui, on compte un grand pourcentage de citoyens latino-américains d'ascendance ou d'origine arabe : au moins 20 millions au Brésil, 3,5 millions en Argentine, 500 000 au Venezuela, etc. L'influence des Arabes en Amérique latine est apparente dans tous les domaines de la vie, surtout que la culture arabo-andalouse intégrée par la colonisation espagnole et portugaise dans ces territoires avait fait son chemin bien avant l'arrivée de ces émigrés. Concernant l'influence sur la langue, le chercheur et poète argentin d'origine palestinienne, Juan Yasser, a repris dans son livre Héritage arabe en Amérique les mots d'origine arabe et qui font partie du vocable dans cette région du globe. Par exemple les mots d'origine arabe tels que baghl (mulet), zaïn (beau) et shafr (cil) sont utilisés successivement dans les pays latino-américains par les termes bagual, zaïno et chafar et qui ont la même signification. Pour ce chercheur, ces termes ne sont pas issus de l'espagnol ou du quechua, mais plutôt de l'arabe ramené par «les Andalous morisques depuis qu'ils avaient mis les pieds en territoire américain en 1492». En marge de ce symposium international, la ville de La Havane a connu un très large programme culturel autour de projections de films, de présentations de livres et cérémonie de remise du prix littéraire Abdala. Une plaque commémorative a été érigée dans le quartier arabe de la ville.