Quelque 2,5 millions d'électeurs uruguayens étaient appelés hier aux urnes pour une élection présidentielle dont l'ancien guérillero, José Mujica, est donné favori. Réputé pour son franc-parler, le candidat du Frente Amplio – la coalition de gauche au pouvoir – est crédité de 45% des intentions de vote contre 27 à 30% à son principal rival, l'ancien président de centre-droit, Luis Lacalle. Un second tour sera organisé le 29 novembre si aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier. Le sénateur José Mujica, âgé de 74 ans, est un ancien leader de la guérilla des Tupamaros, un mouvement d'extrême gauche qui a combattu les forces de sécurité et enlevé plusieurs responsables gouvernementaux dans les années 1960 et 1970 avant de déposer les armes en 1985. Il a passé 14 ans en prison. Mujica est quelqu'un qui provoque des sentiments très forts à la fois chez ses partisans et chez ses détracteurs, selon les analystes. José Mujica espère succéder au très populaire Tabare Vazquez, le premier chef d'Etat uruguayen de gauche à qui la Constitution interdit de briguer un second mandat consécutif.