Il fallait s'y attendre. L'intervention en conférence de presse, samedi, du président de la commission de préparation des élections du Comité olympique algérien, Amar Addadi, a provoqué la réaction du président par intérim de l'instance olympique, Toufik Chaouch Teyara, qui a, lui aussi, invité hier matin les journalistes à venir écouter sa propre version des faits. Et une version, bien entendu, différente de celle de M. Addadi, notamment en ce qui concerne la représentation féminine à l'assemblée générale élective et la participation à cette même AG de la Fédération algérienne de golf. «Nul n'ignore que le COA est l'objet depuis quelques mois de sérieuses perturbations dont il n'est nullement à l'origine. Je dirais, plutôt, qu'il en est victime, a-t-il dit en préambule. Je suis devenu président du COA malgré moi, mais je ne fais là que mon devoir qui consistera à mener cette instance à avoir des élections libres, démocratiques et sans ingérence extérieure. Depuis la démission de l'ancien président, le comité exécutif et moi-même avons déjoué plusieurs tentatives d'accaparement du COA par des personnes parmi lesquelles se trouvait un membre du CIO. Aujourd'hui, nous sommes en face d'une autre forme de déviation contre laquelle nous nous opposerons en dépit de toutes les pressions que nous allons subir.» La «déviation» dont il parle touche essentiellement la participation des personnalités féminines qui sont au nombre de 14 dans les faits mais qui, d'un point de vue statutaire, ne sont que 2. M. Addadi ne veut s'en tenir qu'aux statuts alors que Chaouch Teyara précise qu'il faut aller dans le fond qui indique que toutes les dernières AG du COA ont eu lieu avec 14 dames. Un nombre parfaitement admis par le CIO qui n'en a jamais fait objection à la lecture des PV des AG du COA qui lui étaient adressés. «Ces 14 personnalités du sport féminin ont été admises à l'unanimité par une AG souveraine, a fait savoir M. Cahouch Teyara. Les décisions de celle-ci sont sans appel. Il n'y a qu'elle qui peut augmenter ou réduire ce nombre. Je ne vois pas comment M. Addadi peut se prévaloir de ce droit réducteur, lui le membre de l'AG qui a voté pour la participation des 14 dames. Il n'est que le président de la commission de préparation de l'AG élective. Il ne peut pas remettre en question une décision de l'AG. J'ajoute que ces élections ne sont que le dernier point inscrit à l'ordre du jour de l'AG ordinaire du 30 avril, un point qui, vous vous souvenez, avait été reporté. Comment expliquer que ces 14 dames peuvent participer au traitement des points précédents et aujourd'hui on les exclut pour celui du dernier ? M. Addadi se permet même de choisir deux femmes parmi les 14 de la liste. Je regrette, puisqu'il est à cheval sur les statuts, ce choix est de mes prérogatives statutaires. Je sais qu'on est en train de tout faire pour écarter Hassiba Boulmerka. J'annonce que quelle que soit l'issue de cette affaire, je m'arrangerai pour que le nom de Hassiba Boulmerka soit bien inscrit dans la liste des participants à l'AG.» Chaouch Teyara en veut aussi à M. Addadi d'avoir dit que la liste des personnes à convoquer avait été changée à son insu. «Je suis prêt à jurer sur le Saint Coran que M. Addadi était parfaitement au courant que j'allais convoquer 14 femmes, a indiqué Chaouch Teyara. Je lui en avais parlé et dit que je cherchais par là à le responsabiliser. Je convoque 14 femmes et s'il veut en éliminer 12, il n'a qu'à le faire le jour de l'AG. Et qu'il ait le courage de me le signifier par écrit. Il dit, également, que je n'ai pas convoqué le président de la Fédération de golf. Je suis prêt à jurer, de nouveau, que dans la liste que m'a transmise M. Addadi ne figurait pas cette fédération.» En tout cas, cette histoire de représentation féminine n'est pas restée sans écho puisque la conférence de presse a été suivie par un certain nombre des responsables de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) dont sa secrétaire générale, Mme Nouria Hafsi, qui a tenu à apporter son soutien aux 14 dames de l'AG du COA, indiquant que même le président de la République a demandé à toutes les instances du pays de prévoir un nombre conséquent de femmes au sein de leurs organisations.