Pour exiger la réintégration des enseignants contractuels et percevoir des arriérés de salaire de plus de 4 ans, le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) a décidé d'observer, le 2 novembre, un double rassemblement devant la présidence de la République et le ministère de l'Education nationale. Le Cnapest, le CLA, le Satef et le Snapap, du côté de l'Intersyndicale, ainsi que l'Unpef et le Snapest ont décidé de faire cause commune et d'entamer une grève ouverte à partir de la deuxième semaine de novembre pour exiger la satisfaction d'une plateforme de revendications «longtemps ignorée par la tutelle». Cette dernière, qui constitue un point de discorde, n'a pas pour autant démobilisé les parties concernées, chaque syndicat ira finalement avec sa propre plateforme. Le mois de novembre est celui des luttes, affirment les syndicalistes qui menacent de «geler l'école», touchée de plein fouet par le virus H1N1, preuve, selon eux, que les pseudo mesures draconiennes et les dispositifs prévus à cet effet n'ont rien amené. Dans un communiqué rendu public, les enseignants contractuels, las des «engagements sans lendemain du ministère», annoncent deux sit-in pour le même jour, soit le 2 novembre : le premier devant la présidence de la République et le second devant le ministère. Ils comptent par cette énième action défendre «leur droit légitime» à la contractualisation, réclamer le payement de 4 ans d'arriérés de salaires des enseignants de «plusieurs wilayas» et dénoncer, «la fuite en avant de la tutelle, qui refuse l'annonce de la date du concours de recrutement et de ses conditions». Le Cnec dénonce également l'accord entre le ministère de l'Education nationale et la Fonction publique qui interdit aux titulaires de licences l'accès au concours de recrutement en tant que PES. «Ces derniers ont, pour certains, une dizaine d'années d'expérience dans le moyen» alors que, note le communiqué, le ministre s'est lui-même engagé à leur donner la priorité et des points de bonus. Large consensus sur la grève ouverte Par ailleurs, le Cnapest, affilié à l'intersyndicale, affirme par la voie de son chargé de la communication, Messaoud Boudiba, que la grève à laquelle il a appelée enregistre quotidiennement l'adhésion d'autres syndicats (Unpef et Snapest) même si des zones d'ombre demeurent quant à la plateforme de revendications proposée par le Cnapest. «Chaque syndicat proposera sa propre plateforme mais nous sommes mobilisés sur l'essentiel», concédera Boudiba qui espère trouver un consensus avec les autres partenaires sur ce sujet. «Pour notre part, nous revendiquons également la retraite après 25 ans de travail, et nous demandons l'intégration des contractuels, entre autres», dira Achour Idir du Cla, qui considère que les questions des œuvres sociales et de la médecine du travail ne doivent pas être à l'ordre du jour. «C'est un piège», avertit-il en insistant sur le statut particulier et la promulgation du régime indemnitaire. Le principe de la grève ouverte étant acquis, l'autre partenaire de l'intersyndicale, le Satef, tiendra, quant à lui, une réunion ce samedi pour décider de l'enrichissement de la plateforme de revendications. Réagissant à la fermeture de quatre écoles à Aïn Témouchent à cause de la grippe A, Messaoud Boudiba estime que cela est une preuve supplémentaire de l'échec de la politique adoptée par la tutelle, alors que M. Idir affirme qu'hormis quelques campagnes de sensibilisation dans le primaire, «il n'y a aucun dispositif dans les établissements scolaires». La protesta qui s'annonce «promet» d'être radicale. Les prémices sont déjà là : plusieurs écoles demeurent fermées, des mouvements sporadiques d'élèves et d'enseignants sont enregistrés quotidiennement à travers différentes régions du pays.