L'enseignement de l'histoire à l'école a suscité beaucoup de débats depuis l'indépendance de l'Algérie. 55 ans après le déclenchement du 1er Novembre 1955, et 47 ans après le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie, les débats continuent autour de ce thème ô combien précieux qui reste le repère des Algériens. Selon le chercheur Hassan Remaoun : D'«importants» changements ont été opérés dans les manuels de l'enseignement de l'histoire de l'Algérie Ces changements sont apparus dans les nouveaux programmes scolaires pour une meilleure mise en évidence de tout ce qui, dans l'histoire nationale, aurait précédé la date du 1er novembre 1954. Dans une étude récente sur l'enseignement de la guerre de Libération dans les nouveaux manuels scolaires, intitulée «L'enseignement de la guerre de Libération nationale, 1954-1962, dans les anciens et nouveaux manuels algériens d'histoire», l'enseignant et chercheur de la faculté des sciences sociales de l'université d'Oran et collaborateur au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran, a souligné que les manuels issus de la réforme (2002) comportent «plusieurs signaux qui doivent être pris en ligne de compte, telle la relativisation de deux mythes, dont celui d'un soulèvement unanime du peuple (...) et celui de la guerre de Libération comme étant d'essence paysanne». Les changements «fondamentaux» décelés dans cette étude, découlant d'une analyse comparative entre les anciens manuels de l'école fondamentale (1976 à 2002) et les nouveaux manuels issus de la réforme initiée dès 2002, sont dus, selon l'auteur, à «l'impasse» du parti unique et aux années «sanglantes» qu'a connues l'Algérie durant la décennie 1990. Ces évènements, précise M. Remaoun, ont contribué à l'émergence d'une conscience nationale suscitée par les différentes composantes et partis politiques agissant au sein du mouvement national. «On a voulu même présenter la guerre de Libération à travers toutes ses caractéristiques, militaires et politiques», a-t-il relevé dans ce contexte. L'enseignement de l'histoire de la Révolution obligatoire Dans son analyse comparative, le chercheur a insisté d'abord sur le volume horaire consacré à l'histoire de l'Algérie et les paliers de l'enseignement concernés. Il a souligné à ce sujet que dans l'enseignement fondamental, l'âge des élèves concernés par l'enseignement de l'histoire commence à 10 ans, tandis dans le nouveau système, la limite d'âge a été ramenée à 8 ans. S'agissant du volume horaire, il a indiqué que dans l'ancien système l'enseignement de l'histoire et de la géographie était dispensé à raison d'une heure hebdomadaire en 5e et 6e années fondamentales (AF) et de 2 à 3 heures, selon les filières, dans les autres classes. La réforme a apporté cependant des changements sur ce volet, selon l'auteur de l'étude, consistant à consacrer 1 heure d'histoire pour le palier primaire, 3 heures pour le palier moyen et 2 à 4 heures pour le secondaire, selon les filières. Par ailleurs, l'enseignement de l'histoire de la Révolution est obligatoire à partir de cette rentrée scolaire. Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, avait indiqué que l'enseignement de l'histoire de la Révolution sera obligatoire à partir de l'année en cours : «L'histoire de la Révolution sera enseigné dans tous les centres de formation afin de consolider les principes fondateurs de la nation algérienne.»