Affluence record, ce week-end au 14e Salon international du livre. Enfants, vieux, curieux et vrais amateurs de lecture se bousculaient sous le grand chapiteau où l'air pur manquait énormément. A 16h10, la salle Afrique, où des spécialistes avaient ouvert un débat autour de la question «La critique littéraire existe-t-elle au Maghreb ?», était quasiment vide. Au même moment, la salle El Qods, qui se trouve en face, était complète et un public très intéressé suivait les communications données par Ahmed Yacef et le journaliste spécialiste de l'Algérie, Paul Balta. Au niveau de Casbah Editions, qui s'est offert le plus beau stand du salon, des jeunes achetaient divers livres dont des bandes dessinées. Assis comme des écoliers, les auteurs Messaoud Djennas et Laifa Aït Daoud étaient présents pour la vente de leurs ouvrages dédicacés, mais Chahira Guerouabi attirait forcément plus la curiosité. Au stand de Barzakh, l'ex-ministre et homme de culture Mustapha Cherif ne pouvait relever sa tête, car concentré sur la signature de son dernier ouvrage. Dans le même espace, Amine Zaoui signait son dernier roman La chambre de la vierge impure. Romans, bandes dessinées et chansons Au niveau du stand des éditions Anep, les vendeurs et les représentants étaient trop occupés, alors que Nabil Toualbi, l'auteur du livre Chansons d'enfance, acceptait de prendre une photo souvenir aux côtés d'un enfant de 10 ans dont la maman lui a acheté le livre comprenant les paroles de belles chansons et leurs partitions. Au moment où l'on essayait de se frayer un passage entre la foule, on a remarqué la présence du jeune Roshd Djigouadi, qui a toujours su montrer qu'il est autant doué pour le journalisme, la réalisation cinématographique que pour l'écriture des scenarii et des romans. Entre deux dédicaces, il nous a appris qu'il vient de terminer l'écriture d'un scénario. Roshd qui a également une tête d'acteur pourrait bien réécrire son dernier (et deuxième) livre Nuit blanche pour en faire un film, puisqu'il manie aussi bien la caméra que la plume. Pour l'édition de cet ouvrage, Roshd Djigouadi a choisi un éditeur connu pour son sérieux. En effet, c'est Apic qui a réalisé la sortie de Nuit blanche. Née en 2003, lors de l'Année de l'Algérie en France, Apic a commencé par l'édition d'un très beau livre Au fil des temps consacré au tapis algérien et signé par Samia Zennadi Chikh. Apic a décidé de créer plusieurs collections, notamment Dissonances, Résonances et Devoir de mémoire qui verront la sortie de La Géographie du danger, roman de Hamid Skif, Ma planète me monte à la tête, poésie d'Anouar Benmalek, Femmes sans visage, roman de Rabah Belamri et Le Maître de l'heure, roman de Habib Tengour. Plusieurs autres ouvrages, notamment des récits, des essais et des ouvrages consacrés à des personnalités historiques telles que l'Emir Abdelkader ou St Augustin, seront édités par Apic. On verra également la sortie d'Impérialisme humanitaire de Jean Bricmont, Le Temps d'une halte (rencontre avec l'Emir Abdelkader) de Abdelaziz Ferrah et bien d'autres livres. La collection «Quand le pinceau peint la plume», qui lie la peinture à la poésie, a donné naissance à de beaux livres tels qu'Alger de mémoire et d'amour de Ouahiba Adjali et Philipe Amrouche et A rebours d'Oran de Youcef Merahi et Halima Lamine. On doit inciter les gens à lire Le maître des lieux, le jeune directeur des éditions Apic, a partagé avec nous l'idée que le Sila ne suffit pas pour inciter les gens à lire. Karim Chikh a encore relevé que l'on devrait tracer une vraie politique pour que les jeunes se mettent à lire. En effet, le ministère de la Culture pourrait bien obliger les bibliothèques communales, qui ont un budget, à acheter les livres sortis chez les éditeurs privés. On pourrait en faire de même pour les maisons de jeunes et les centres culturels. L'idée des Bibliobus était excellente mais où en est ce projet ? On aimerait bien revoir ces bibliothèques ambulantes stationner devant les écoles, les collèges et les places publiques. Enfin, vu la grande affluence d'un côté et le fait que la plupart des librairies soient vides après le salon, on se demande si les Algériens ne lisent qu'un livre par an.