Après 10 jours d'existence, le 14e Salon du livre, qui a vécu sous la chaleur du grand chapiteau et la pression d'une grande foule, a fermé ses portes le week-end, à un moment de grande affluence. En effet, le 14e Sila ne fut pas comme ses antécédents sur tous points de vue. D'abord le changement du lieu qui a mené à une très grande affluence et l'option pour le chapiteau qui s'est avéré trop petit et inadéquat pour une telle manifestation. Le commissaire du salon lui-même a déclaré que l'on devrait penser à un site pour abriter un tel événement. Smaïn Ameziane a bien raison car même les locaux de la Safex ne sont plus adaptés pour accueillir un tel salon ni même la Foire internationale d'Alger. On devrait dès maintenant choisir un grand espace loin du centre de la capitale, accessible et avec toutes les commodités, notamment un grand parking. Pour être à l'heure et éviter les erreurs de ce salon, on ne doit que copier ce qui se fait ailleurs. La ville suisse de Genève a son Palexpo pour accueillir toutes les expositions dont le salon de l'automobile et celui du livre et de la presse. Aux portes de Versailles, à Paris, le grand espace possède aussi toutes les commodités pour l'organisation de toutes sortes de manifestations et expositions. Le commissaire, qui s'est dit satisfait qu'il y ait 150 000 visiteurs par jour lors de ce 14e Sila, a reconnu que le chapiteau n'était conçu que pour une capacité d'accueil de 40 000 personnes. Après le Salon, c'est le vide D'un autre côté, et comme l'ont déclaré plusieurs éditeurs, on devrait penser à une vraie politique du livre car après le Salon «c'est le vide». D'ailleurs, on a remarqué que même les libraires et les éditeurs qui avaient annoncé le boycott de ce salon à cause du changement du lieu se sont rétractés pour ne pas rater cette occasion de liquider leurs stocks. Les éditeurs qu'on a rencontrés ont appelé le ministère à prendre des décisions sérieuses pour baisser le prix du livre et encourager la lecture au niveau des écoles et des bibliothèques communales. L'achat de livres par ces bibliothèques encouragerait énormément les éditeurs. La lecture des romans, des nouvelles et des biographies de personnalités historiques et culturelles pourrait bien être programmée au niveau des écoles. Il faut dire que même si le 14e Sila n'a pas répondu aux attentes des exposants et aux vrais amateurs de la lecture, les éditeurs ont réussi à rapprocher les lecteurs de leurs auteurs préférés puisque pendant toute la durée du salon il y avait dans chaque stand des écrivains qui signaient des dédicaces et d'autres qui discutaient avec les visiteurs. Certains ont découvert le sourire d'Anouar Benmalek et d'autres ont pu discuter avec Mustapha Cherif, Amine Zaoui ou Chahira Guerouabi et Abdelkrim Tazaroute qui ont signé leurs ouvrages sur le grand chanteur du chaâbi. S'il n'avait pas un manque au niveau de la communication, les visiteurs n'auraient pas raté les conférences et les débats qui se sont tenus quotidiennement dans les salles Afrique et El Qods. Le 14e Salon, qui a bloqué la circulation, attiré les foules et intéressé beaucoup de monde, a vécu de bons et de mauvais moments sous le grand chapiteau. Une question se pose et s'impose dès maintenant : où aura lieu le prochain Sila et que fera-on de ce chapiteau venu d'Allemagne ?