«La colère» syndicale enclenchée à travers le territoire national, évolue selon les services et les secteurs à Oran. En dehors du secteur de l'éducation, les employés des administrations et des hôpitaux restent indifférents à l'appel des douze syndicats autonomes de la Fonction publique. Même au sein de la corporation de l'éducation, le taux de suivi est timide. Hormis quelques perturbations qu'ont connues certains établissements, au premier jour, la grève est loin de connaître un succès à son deuxième jour, hier. Les établissements étaient ouverts et fonctionnaient normalement. Les quelques professeurs «irréductibles» ont, certes, obéi au mot d'ordre de grève mais sans pour autant pouvoir paralyser totalement les établissements scolaires. Au lycée Lotfi, lycée El Yadjouri ou encore à Mehadji et Pasteur, les lycéens ont eu, au premier jour du débrayage, la peur au ventre d'une pareille manifestation. Car un mouvement de plus risque de se répercuter négativement sur leur scolarité, notamment ceux des classes terminales. Ce n'est pas la première fois que des enseignants ou des fonctionnaires tournent le dos à la grève à Oran. Les explications sont multiples et diverses à ce sujet. Ainsi, plusieurs facteurs se conjuguent. Il y a d'une part la «menace» brandie par le gouvernement à la veille de la grève qualifiant d'agitateurs les meneurs du débrayage, et d'autre part, l'absence de médiatisation comme l'explique un professeur de l'université d'Es Senia. L'absence totale de sensibilisation dans les rangs des fonctionnaires y est pour beaucoup. Auparavant, avant le coup d'envoi de tout mouvement, les fonctionnaires se réunissent en assemblées générales. Actuellement ce n'est plus le cas, apparemment. Ce qui laisse prédire que la mobilisation s'affaiblit de jour en jour y compris dans les rangs des professeurs affiliés au Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes), organisation syndicale connue, auparavant, par ses capacités de forte mobilisation.