Aïn Rahma, affublée pompeusement de chef-lieu de commune à la suite du découpage administratif de 1984, se morfond dans sa solitude que lui vaut sa marginalisation en matière de développement local et sectoriel. Traversée par la RN7 reliant Relizane et Mascara, Aïn Rahma est à 10 km de cette dernière ville et de Yellel, chef-lieu de daïra dans la wilaya de Relizane. Cette dernière vivait curieusement le même drame socioéconomique et pour cause. Aïn Rahma a la malchance d'être située sur la mauvais tronçon (accidenté) de la RN7. Un tronçon qui est boudé par la plupart des automobilistes venant de Mascara et qui préfèrent et de loin emprunter la RN4 et poursuivre leur trajet sur Alger par la RN7 qu'ils retrouvent dédoublée cette fois à partir de Relizane. Aïn Rahma, qui est pourtant une commune à vocation essentiellement agricole, respire la médiocrité, voire la misère. Curieusement, la commune de Aïn Rahma qui en dépend est cent fois mieux nantie. Et pour cause la RN7 passe à proximité.Parmi les quotas de logements qui ont échu à la wilaya de Relizane, il semble que la commune de Aïn Rahma n'en a pas profité, ne serait-ce que pour cacher ses vieilles bâtisses en ruine. Que dire des rues, de l'absence de l'éclairage public ou de l'état des trottoirs ! Que devient le stade pour permettre aux jeunes de jouer au football et aussi à d'autres disciplines ! En fait, le sport est absent et les jeunes n'ont rien pour se distraire, pas même une aire de jeux ni un centre culturel. Bref, Aïn Rahma est la seule commune qui se débat dans le sous-développement. Pis, la plupart des observateurs qui ont pris part à la waâda de Sidi Bouamrane, non loin de Aïn Rahma, ont eu pratiquement la même réaction d'étonnement. «Si Aïn Rahma est vraiment un chef-lieu de commune, il vaudra mieux le déclasser et la rétrograder au rang de douar...», disaient certains connus pour verser dans la dérision. Voilà pourquoi les citoyens que nous avons rencontrés lancent un appel au premier responsable de la wilaya, Boukarabila Djelloul, pour l'inciter à consacrer le maximum d'effort à... ce douar pour lui rendre son statut de commune.