En réaction au discours musclé du roi Mohammed VI prononcé à l'occasion de l'anniversaire de l'«invasion» marocaine du Sahara occidental, le 6 novembre 1975, appelant les autorités à agir avec la plus grande fermeté contre «les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc», le gouvernement du Sahara occidental a appelé hier la communauté internationale à assumer sa responsabilité en exigeant du Maroc de se soumettre à la légalité internationale. Dans une déclaration rendue publique hier et reprise par l'APS, le gouvernement du Sahara occidental est monté au créneau pour demander à la communauté internationale et au Conseil de sécurité d'assumer leur responsabilité en exigeant du Maroc de se soumettre à la légalité internationale. Les Sahraouis ont demandé également d'interdire au Maroc de jouir de l'impunité à cause des graves et systématiques violations des droits de l'homme commises au Sahara occidental. «Nous constatons que le roi du Maroc a solennellement tourné la page de la ‘‘nouvelle époque de démocratie et des libertés'' annoncée pompeusement dès son intronisation et a renoué ainsi avec la politique des années de plomb», a souligné la déclaration. Commentant le discours du roi marocain, le gouvernement sahraoui considère qu'il est annonciateur d'une «recrudescence de la répression contre les populations civiles dans les territoires occupés contre toute opposition ou opposant à l'occupation coloniale, y compris contre les défenseurs des droits de l'homme, des civils désarmés et sans défense qui osent exprimer pacifiquement leurs opinions». Le qualifiant de mort-né, le gouvernement sahraoui a dénoncé le plan d'autonomie que propose le Maroc et le refus du royaume de collaborer avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu, «dans ses efforts louables pour trouver une solution politique, juste, démocratique, durable et mutuellement acceptable qui garantie le droit à l'autodétermination». «Le roi du Maroc a conditionné la collaboration de son pays avec l'acceptation par la partie sahraouie de son plan mort-né, soi-disant l'autonomie, qui n'est ni recevable, ni acceptable, encore moins réaliste», a déploré le gouvernement sahraoui. Par ailleurs, les Sahraouis ont condamné l'entêtement du Maroc et la poursuite de sa politique d'occupation illégale et de répression. A cet effet, ils ont appelé tous les pays et gouvernements du monde et toutes les organisations de défense des droits de l'homme «pour prendre des sanctions conséquentes» contre le Maroc afin de le contraindre à mettre fin à son occupation et pour libérer tous les prisonniers politiques sahraouis et pour arrêter le «pillage» des ressources naturelles du Sahara occidental.