Le discours résolument annexionniste du souverain marocain Mohammed VI, prononcé à l'occasion de la célébration de « la marche verte » marquant l'occupation du Sahara occidental en 1975, n'a pas été du goût du Polisario. Les dirigeants de la RASD, qui s'attendaient à un changement de ton de la part du roi sur son « plan d'autonomie », ont été surpris par la violence du propos. Le maintien du cap de l'occupation a fait réagir vivement le Front Polisario qui a vigoureusement condamné hier « la poursuite de la politique marocaine d'occupation » du Sahara occidental. Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), par le biais de son ministère des Affaires étrangères, a appelé dans une déclaration rendue publique, hier, la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU à « assumer leurs responsabilités » pour régler le conflit dans ce territoire. « Il est temps que la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier assument leurs responsabilités en exigeant du Maroc de se soumettre à la légalité internationale », souligne la déclaration de la RASD. Le roi Mohammed VI a appelé vendredi dans son discours les autorités à agir avec la plus grande fermeté contre « les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc », une allusion aux Sahraouis et pro-Polisario. C'est pourquoi, la RASD condamne « vigoureusement » (...) « l'entêtement et l'intransigeance » du Maroc et « la poursuite de sa politique d'occupation illégale » du Sahara occidental. La RASD s'inquiète du discours du souverain Mohammed VI annonçant une « recrudescence de la répression contre les populations civiles dans les territoires occupés, y compris contre les défenseurs des droits de l'homme, des civiles désarmés et sans défense qui osent s'exprimer pacifiquement ». La RASD relève également que le roi du Maroc a conditionné la collaboration de son pays avec l'envoyé personnel du SG de l'ONU « à l'acceptation par la partie sahraouie de son plan mort-né, soit disant d'autonomie, qui n'est ni recevable ni acceptable, et encore moins réaliste », lit-on encore dans la déclaration. Les dirigeants sahraouis notent en outre que le roi à « solennellement tourné la page de la nouvelle époque de démocratie et des libertés annoncée pompeusement dès son intronisation et a renoué ainsi avec la politique des années de plomb ». La RASD demande par ailleurs aux instances onusiennes « d'interdire » au Maroc de « jouir de l'impunité sur ses graves et systématiques violations des droits de l'homme commises au Sahara occidental ».