Dans un communiqué rendu public lundi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, n'a pas caché son inquiétude, quant à l'accroissement de la tension entre le Maroc et le Front Polisario, suite à l'arrestation par Rabat d'un certain nombre d'activistes sahraouis des droits de l'homme, ainsi que l'exil forcé d'Aminatou Haïdar expulsée vers les îles Canaries. Comme il fallait s'y attendre, les répercussions de l'arrestation des défenseurs sahraouis de droits de l'homme de retour d'un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf et l'expulsion de Aminatou Haïdar vers les îles Canaries, n'ont pas tardé à bloquer le processus de négociations engagé entre les deux parties sous l'égide des Nations unies. En effet, ce regain de tension est une source d'inquiétude pour l'ONU, a indiqué l'Organisation dans un communiqué. C'est le secrétaire général de l'instance onusienne, Ban Ki-moon, qui a déclaré qu'il “est préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara Occidental, qui s'est accrue du fait de la détention récente de plusieurs groupes d'activistes sahraouis et de la situation d'Aminatou Haïdar”, la militante pro-Polisario. Le texte souligne que Ban Ki-moon, a “exhorté les deux parties à continuer de coopérer avec son émissaire personnel, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers et à chercher à progresser ensemble vers une solution politique mutuellement acceptable”. Jusqu'à maintenant, les quatre séries de négociations sur le Sahara occidental tenues à Manhasset, dans la banlieue de New York, entre le Maroc et le Polisario, sous l'égide de l'ONU, n'ont pas permis de rapprocher les points de vue. En réponse au discours du roi du Maroc Mohammed VI prononcé la veille à l'occasion du 34e anniversaire de l'annexion par le Maroc du territoire, dans lequel il avait durci le ton à l'encontre des Sahraouis, qu'il a menacé de retrait de la nationalité marocaine, s'ils ne font pas preuve de loyauté et d'allégeance au trône, le Front Polisario a condamné le 7 novembre la poursuite de la “politique marocaine d'occupation” du Sahara occidental. Les responsables sahraouis ont également appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU à “assumer leur responsabilité” pour régler le conflit dans ce territoire. Pour rappel, le souverain alaouite avait alors appelé les autorités à agir avec la plus grande fermeté contre “les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc”, allusion faite aux Sahraouis favorables au Front Polisario. L'arrestation d'Aminatou Haïdar, qui a été expulsée de Laâyoune, principale ville du Sahara occidental, le 14 novembre après s'être vu confisquer son passeport marocain, n'a fait que compliquer la situation, d'où cette réaction des Nations unies. La militante sahraouie a rejeté une offre du gouvernement espagnol de lui faciliter le statut de réfugiée politique et observe une grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote, aux Canaries. Elle demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune, chose que les autorités marocaines refusent catégoriquement. Tout cela ne fait que compliquer davantage la mission de l'émissaire américain, Christopher Ross, qui ne parvient pas depuis sa nomination à réunir autour d'une table Marocains et Sahraouis en raison de l'éloignement de leurs points de vue respectifs.