La décision du président palestinien, Mahmoud Abbas, de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel n'est pas du goût de plusieurs pays qui lui ont exprimé leur soutien et exhorté à revenir sur sa décision. Affaibli par les divisions palestiniennes et frustré par le blocage du processus de paix au Proche-Orient, le président Abbas a décidé de renoncer à sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 24 janvier prochain. Premiers à rejeter cette décision, les dirigeants de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), instance qui regroupe les principaux partis nationalistes palestiniens dirigée par M. Abbas, ont assuré qu'ils le soutenaient toujours comme leur candidat à la présidentielle. Du côté américain, la Maison-Blanche a salué M. Abbas comme un «vrai partenaire» de Washington. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est contentée, elle, d'espérer travailler avec M. Abbas «quelles que soient ses fonctions». Le président israélien Shimon Peres, qui a signé avec M. Abbas en 1993 les accords d'Oslo en tant que chef de la diplomatie, a exprimé le souhait de voir le président palestinien se présenter au prochain scrutin présidentiel. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a réitéré son soutien à M. Abbas en l'exhortant à revenir sur sa décision de ne pas se représenter à l'élection. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a affirmé que le président Abbas a joué un rôle «crucial» et aura à jouer «un rôle majeur» pour l'avenir du processus de paix au Proche-Orient. «Le président Abbas a joué un rôle absolument crucial, un rôle principal, un rôle consistant en soutenant un processus pacifique pour le peuple palestinien. Je pense qu'il est très important que nous disions très clairement que, de notre point de vue, il n'a pas seulement fait des exploits, mais qu'il a aussi un rôle majeur à l'avenir», a dit M. Miliband, soulignant que le dirigeant palestinien jouissait d'«un énorme respect à travers le monde». Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a abondé dans la même direction, en affirmant que M. Abbas doit «continuer sa démarche vers la paix». «J'insisterai (lors d'une prochaine visite dans les territoires occupés) auprès de Mahmoud Abbas pour qu'il continue sa démarche vers la paix», a soutenu M. Kouchner. Selon lui, Paris considérait l'annonce du retrait du président palestinien comme «une menace pour la paix». L'Espagne a également apporté son soutien au chef du mouvement Fatah, lui demandant de donner une chance à l'Europe pour «sauver» le processus de paix. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé M. Abbas à déposer sa candidature pour la présidentielle de janvier 2010.