La Fifa intervient d'une manière officielle dans le débat qui s'est instauré autour du match Egypte-Algérie de samedi. Dans une lettre qu'elle a adressée jeudi aux fédérations de football des deux pays, avec copie au président de la CAF, Issa Hayatou, elle indique suivre de près ce qui se dit sur cette rencontre et les tensions nées de part et d'autre au travers de certains écrits et déclarations reproduits par la presse des deux pays. L'instance de Zurich fait savoir qu'elle ne peut tolérer de tels dépassements et que la compétition doit s'achever comme elle avait commencé, dans un esprit de sportivité entre toutes les parties. La Fifa propose, ainsi, de réunir responsables du football égyptien et du football algérien le mercredi 11 novembre pour placer chacune des deux parties face à ses responsabilités. Rappelons qu'elle avait déjà adressée une sévère mise en garde contre le président de l'EFA (Fédération égyptienne de football), Samir Zaher, lequel s'est permis quelques «libertés» dans le journaux égyptiens en s'en prenant avec virulence à l'Algérie et à son équipe nationale. Depuis, notre bonhomme a mis un bémol à ses interventions médiatiques. Ce qui ne l'empêche pas d'user de moyens détournés pour s'en prendre de nouveau aux Algériens. Il s'est ainsi servi du site de la Fédération égyptienne de football pour critiquer son homologue algérien, Mohamed Raouraoua, qu'il accuse d'avoir saisi la Fifa pour qu'elle s'intéresse de près au match de samedi. Les Egyptiens indiquent que «Raouraoua a réussi dans son entreprise puisque deux commissaires chargés de la sécurité à la Fifa vont être dépêchés pour suivre le match du 14 novembre». La fédération égyptienne ne donne pas les noms de ces deux personnes mais nous sommes en mesure de préciser qu'il s'agit de MM. Walter Gagg et Mohamed Baho. Le premier, suisse de nationalité, n'est autre que le directeur des stades, des infrastructures et de la sécurité à la Fifa. Quant au second, un Marocain, il est un de ses adjoints. C'est lui qui avait officié, au même titre, lors des matches Algérie-Egypte et Algérie-Rwanda qui s'étaient joués à Blida. On peut se demander en quoi cela dérange tant que la Fifa envoie deux responsables de la sécurité pour superviser le match de samedi. L'instance de Zurich a depuis longtemps classé cette confrontation dans le registre des matches à haut risque et les Egyptiens n'ont pas fait grand-chose pour atténuer la tension. C'est tout de même un responsable du sport égyptien, donc quelqu'un censé donner l'exemple en matière de retenue dans les déclarations, Samir Zaher en l'occurrence, qui s'est attaqué en des termes d'une grande dureté contre notre équipe nationale. Il n'avait qu'à faire preuve de sportivité et peut-être que la Fifa ne se serait pas empressée d'envoyer deux de ses émissaires pour surveiller le match. Et puis, pourquoi s'en prendre à M. Raouraoua ? S'il a saisi la Fifa, il n'aura fait que son travail qui est de garantir que ce match se joue dans un maximum de sécurité. Nous sommes sûrs que M. Zaher en aurait fait autant si l'équipe d'Egypte était à la place de l'équipe d'Algérie et que le match se jouait en Algérie. On a d'autre part beaucoup spéculé sur le remplacement de Saïd Belkhiat, commissaire de la Fifa pour ce match, par le Soudanais Kamel Shaddad. Ce n'est ni l'Algérie ni l'Egypte qui ont demandé ce remplacement. Du reste, elles ne pouvaient être satisfaites si elles l'avaient fait. En réalité, c'est M. Belkhiat lui-même qui a demandé à être déchargé de cette mission. Le fait est que samedi l'équipe nationale du Maroc joue un match très important contre le Cameroun, un match programmé à Fès, la ville où habite M. Belkhiat à qui les autorités ont confié les préparatifs de cette confrontation. Il s'est donc excusé auprès de la Fifa qui l'a remplacé par le président de la Fédération soudanaise de football, Kamel Shaddad.