C'est hier qu'a débutée la grève de huit jours à laquelle a appelé l'Intersyndicale de la Fonction publique. Ce débrayage, troisième du genre depuis le début de l'année, vise à convaincre le gouvernement à entamer les négociations sur les revendications inhérentes au salaire et à la préservation du pouvoir d'achat. Parmi les syndicats autonomes regroupés dans cette structure commune qui ne voient d'autres issues à ce conflit que l'ouverture de «véritables négociations», c'est plutôt le Cnapest qui s'est manifesté encore une fois au cours de cette année par ses capacités de mobilisation eu égard à l'absence des autres organisations syndicales à Sétif, à savoir le Satef, le Snapap et le Sete. Néanmoins, le représentant du syndicat des enseignants du secondaire, qui se félicite du taux de suivi du débrayage, évalué, selon nos sources, à près de 100%, a fait remarquer que le gouvernement n'a jamais ouvert de «véritables» négociations avec le partenaire social depuis 1962. Il compte à cet effet sur la mobilisation commune de tous les représentants des travailleurs pour le traitement des conflits sociaux, «comme cela se fait partout ailleurs dans le monde». Pour le cas de Sétif, c'est l'Unpef qui s'est montrée comme un sérieux partenaire du Cnapest à l'occasion de ce débrayage. En effet, il est implanté dans 400 écoles sur les 856 que comptent les 40 daïras de Sétif et dans la totalité des CEM au nombre de 170. Hier dans la journée, un tour dans les lycées de la ville a fait apparaître un climat de sérénité et de confiance qui s'apparente à un sentiment d'assurance en apprenant que la totalité des lycées sont dès les premières heures de la grève carrément paralysés. Pour le cas de la ville de Sétif, si le taux de suivi des grèves précédentes a été estimé à près de 85%, les estimations du taux de suivi d'hier ont été plutôt largement en deçà des prévisions. Dans les communes du nord comme celles du sud, le coordinateur du Cnapest nous assure que quelques lycées ont atteint le taux record de 100%. Il s'agit là d'une appréciation optimiste dans la mesure où le corps des enseignants semble motivé par la contestation collective autour de la revendication sur le régime indemnitaire à effet rétroactif, l'application des textes de la médecine du travail et le dossier des œuvres sociales. Il s'agit d'une plateforme de revendications à laquelle a adhéré pleinement l'Unpef qui, par la bouche de son vice-président de l'union nationale, M. Chouguiet, estime que le taux de suivi de la grève d'hier, évalué à plus de 80%, est appelé à la hausse dans les jours à venir.