A l'heure où les choses vont à contre-courant des travailleurs du secteur, le ministre de la Santé a reçu hier les représentants syndicaux. Une réunion que ces derniers conçoivent comme une simple formalité car «la solution à leurs doléances ne peut venir que de plus haut», surtout après la circulaire du premier ministre annulant tout effet rétroactif du régime indemnitaire. D'où l'annonce d'un débrayage pour cette fin du mois, une issue longtemps prévisible, selon les syndicalistes, qui disent ne revenir en aucun cas sur leur décision. La grogne dans le secteur de la santé continue puisque les syndicats autonomes représentant les praticiens de la santé annoncent d'ores et déjà une grève ouverte à partir du 23 novembre. D'où l'entame d'un nouvel épisode dans le bras de fer qui les oppose à la tutelle depuis janvier 2008. Une action à travers laquelle les blouses blanches veulent non seulement pérenniser leur protesta, mais aussi avoir des garanties sur le mode de révision du régime indemnitaire, après l'annonce de la circulaire du Premier ministre. Pour rappel, le gouvernement, dans une circulaire concernant le régime indemnitaire, précise que l'effet rétroactif sur les indemnités dans la fonction publique ne sera pris en compte qu'à partir de la parution du décret dans le Journal officiel. Par ailleurs, les syndicalistes de la santé publique, qui étaient en réunion hier avec le ministre, annoncent qu'ils ne reviendront pas en arrière concernant leur décision de paralyser le secteur à partir du 23 novembre. Une donne non négociable, selon les responsables du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui iront dans le sens de clarifier les choses autour de questions posées sur la table, il y a deux ans. La circulaire met le secteur dans le désarroi Le statut particulier des travailleurs de la santé ainsi que le régime indemnitaire «qui pose une nouvelle préoccupation dans les milieux hospitaliers», selon M. Galoul, un des responsables du SNPSP, qui annonce : «Nous ne savons plus sur quel pied danser, d'une part on nous annonce un accord de principe sur l'application du fameux effet rétroactif et d'autre part la décision d'annulation tombe tel un couperet.» Concernant le statut particulier, notre interlocuteur précise que la promulgation de ce statut ne prend en aucun cas les propositions des syndicats autonomes. Avant de marteler : «A l'ère où les syndicats autonomes font état de reconnaissance dans les textes officiels, la réalité est tout autre sur le terrain.» Il s'explique : si ces syndicats sont pris en considération comment justifier le fait que seule l'UGTA siège dans la réunion tripartite. A l'heure où nous mettons sous presse, l'issue des négociations entre le ministre de la Santé et les représentants syndicaux de la santé publique ne nous est pas encore parvenue. Néanmoins, les travailleurs du secteur tablent sur leur action programmée pour la fin du mois, tout en précisant que seul le gouvernement peut répondre à leurs revendications, qui ne peuvent en aucun être résolues en une seule réunion avec le ministre du secteur.