L'APC d'Alger-Centre va débourser quelque 7,51 millions de dinars dans un projet portant étude et suivi des travaux d'aménagement du sous-sol de la Grande-Poste. Un marché signé dans ce sens a été approuvé par les élus le 28 octobre dernier. Plusieurs commerçants de ce passage sont en justice. Ils sont poursuivis par l'APC pour non-paiement de loyer comme convenu dans les contrats de location. Après des années d'abandon, les services de l'APC d'Alger-Centre ont décidé de prendre en charge le passage souterrain de la Grande-Poste où un centre commercial a été aménagé depuis 1990. Le 28 octobre dernier, les élus, réunis en plénière, ont en effet approuvé un marché portant étude et suivi des travaux d'aménagement du passage. L'APC a signé, début octobre, un contrat de réalisation du projet avec l'entreprise Studio A Faïdi Halim, alors que l'appel d'offres a été lancé par les services locaux le 28 avril dernier. Selon la délibération, le titulaire du projet est tenu de lever le chantier dans un délai de 30 jours. L'opération en cours, précise-t-on, nécessitera un financement de l'ordre de 7,51 millions de dinars à prélever sur le budget de l'APC. Puisque les élus ont donné leur accord sur les termes de ce contrat, l'entreprise peut commencer son travail. Reste le litige qui oppose toujours l'APC aux locataires du centre commercial au sujet des loyers. L'APC, pour récupérer les loyers non versés, a saisi la justice, comme le confirme Hakim Bettache, vice-président chargé du social, dans une déclaration récente au Temps d'Algérie. Ainsi, plusieurs commerces ont été scellés sur décision de justice. Le problème est ancien. Au moment de l'ouverture du sous-sol, l'APC avait loué les locaux, et les bénéficiaires étaient les personnes qui avaient proposé les meilleures offres financières (location). «Les gens ont soumissionné entre 50 000 DA et 270 000 DA par mois. Ils se sont dit que le centre est situé au cœur de la ville et donc le commerce y serait des plus rentables pour eux. A la fin, ils se sont trompés dans leur jugement», a affirmé au Temps d'Algérie un commerçant du sous-sol. Après l'inauguration, l'infrastructure avait connu une certaine effervescence qui s'est dissipée au fil du temps. Les conséquences étaient désastreuses : les locataires enregistraient un bénéfice inférieur au montant du loyer. C'est pour cette raison qu'ils étaient devenus de mauvais payeurs et ont même procédé à la sous-location, au mépris de la réglementation. Pour réagir à ces pratiques, l'APC a saisi la justice. Le passage dispose en tout d'une trentaine de boutiques, mais la plupart sont fermées. Les seuls locaux qui attirent encore de la clientèle sont les toilettes publiques. Aux toilettes s'ajoutent une boutique de vente de téléphones et accessoires, une pizzéria-cafétéria, un cordonnier et un tailleur. «La plupart des gens qui travaillent encore ici ne sont pas les vrais locataires. Ce sont des sous-locataires en plusieurs mains. L'activité est au point mort depuis plusieurs années», a affirmé le commerçant. L'absence d'activité s'est négativement répercutée sur l'état général de l'endroit. Les mauvaises odeurs se dégagent de partout. Les portes inférieures, donnant sur un jardin public, sont transformées en urinoir. L'intérieur fait peur. Le silence y est de mise. Plusieurs couloirs sont dans le noir et le faux-plafond a été arraché par endroits. La loge du chef du centre rassemble à un cache des sans domicile fixe (SDF).