Une importante réunion se tiendra aujourd'hui au ministère de l'Agriculture. Rachid Benaïssa, premier responsable du département, recevra les cadres dirigeants de la Fédération algérienne de l'agroalimentaire, représentants des transformateurs de lait, pour débattre sur la situation de la filière et les problèmes que connaît ce secteur depuis plusieurs mois déjà. Cette réunion, il faut le rappeler, intervient après celle qui a eu lieu la semaine dernière avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce dernier avait reçu les représentants des opérateurs de lait pour faire le point sur les difficultés et les nombreuses lacunes que connaît la gestion de ce chapitre de la filière à l'origine de problèmes divers. La multiplication des réunions autour de ce secteur entre dans le cadre des efforts consentis par les pouvoirs publics en vu de contenir la crise qui s'annonce dans le secteur. Plusieurs symptômes prévoyant l'intervention d'un nouvel épisode de crise ont déjà fait leur apparition, les précédentes semaines. Le marché local a connu plusieurs perturbations dans l'approvisionnement en sachets de lait. Ce produit de première nécessité a enregistré sa disparition dans plusieurs wilayas, après des arrêts répétitifs des usines de production. Pis encore, ce même sachet de lait a été cédé à plus de 30 DA dans d'autres wilayas. Une situation qui a remis en cause les efforts consentis par les pouvoirs publics pour organiser ce secteur et surtout renforcer la production nationale jusqu'à l'aboutissement de l'autosuffisance dans cette filière. Ces difficultés refont surface au moment où les pouvoirs publics continuent de soutenir le prix du lait et insistent sur son maintien à 25 dinars le litre. La poudre moins chère Sur le plan international, aucune pénurie de la poudre de lait n'a été enregistrée depuis plusieurs mois. S'ajoute à l'abondance de cette matière première, la baisse importante des prix sur l'ensemble des marchés internationaux. Une situation qui n'a pas eu des effets positifs sur la filière en Algérie en dépit de la levée des problèmes de l'approvisionnement et des prix. Ce qui révèle l'existence d'un dysfonctionnement flagrant dans la gestion de cette filière en Algérie. La solution imaginée par les pouvoirs publics en vu de mettre un terme aux problèmes connus l'an dernier suite aux fluctuations des prix de la poudre de lait sur les marchés internationaux a été l'installation d'un office du lait qui aura pour missions d'organiser la filière et de réguler le marché. La mise en place de cet organisme n'a pas été pour autant suffisante pour mettre fin aux problèmes soulevés. Ces problèmes sont dus, selon les opérateurs du lait, à une crise de confiance qui s'est installée entre eux et l'Office national interprofessionnel de lait (Onil). Ils ont dénoncé des pratiques de ségrégation dans la distribution de la poudre entre les opérateurs publics et privés, le stockage de quantités importantes de poudre de lait dispatchées au-delà de la date d'expiration du délai de consommation, et les prix exorbitants appliqués aux transformateurs qui sont plus élevés que ceux pratiqués dans les marchés mondiaux. Les deux parties examineront les voies et moyens à mettre en œuvre pour lever les obstacles posés en vu de remettre la filière sur les rails.