La tenue de la prochaine tripartite suscite de plus en plus de réactions. L'annonce de la présentation du dossier sur la gestion des mutualités sociales lors de ce rendez-vous a surpris les responsables de ces organisations qui ont décidé d'agir. Ces derniers ne comprennent pas les raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à ouvrir ce dossier et à le présenter dans cette réunion où certains partenaires ne sont même pas concernés. Les présidents des 21 mutuelles sociales viennent de constituer une coordination pour se concerter et organiser leurs rangs. «Nous n'avons même pas été informés de cette décision. nous l'avons appris à travers la presse», a souligné M. Chekiri, président de la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Les conférenciers ont affirmé avoir adressé une correspondance à plusieurs départements ministériels dont le travail, la santé, les finances, et l'intérieur et à l'UGTA dans laquelle ils ont demandé le retrait de ce point de l'ordre du jour de la tripartite ou son report dans une autre réunion de bipartite, qui est plus apte à examiner ce dossier. «C'est une procédure illégale. La tripartite ne peut pas discuter de la gestion des mutualités sociales, créées sur la base des cotisations des travailleurs. Ces organisations à caractère social sont gérées de façon autonome et les responsables sont mandatés par les prestataires eux-mêmes qu'ils ont élus lors des assemblées générales», a encore expliqué M. Harmat, de la même coordination. Les conférenciers disent adhérer parfaitement à la démarche des pouvoirs publics si elle s'inscrit dans la perspective du développement et de l'encouragement des mutuelles. «Mais s'il est question de changer la gestion des mutuelles ou de revoir leur administration de façon à les verser dans la bureaucratie, nous allons fortement nous opposer à cela», a-t-il ajouté. Les conférenciers affirment n'avoir eu aucune réponse jusqu'à présent, mais cela n'affectera pas, selon eux, la poursuite des démarches engagées pour prendre en charge les problèmes posés. Les membres de cette coordination ont demandé, par ailleurs, la réactivation du conseil national consultatif des mutualités sociales créé depuis six ans. «Ce conseil, placé sous la tutelle du ministère du travail, regroupe toutes les mutuelles. Il est considéré comme un espace de concertation où elles débattent de leurs problèmes», dira M. Harmat, précisant qu'il est actuellement gelé après expiration du mandat de quatre ans. Les membres de la coordination ont demandé aux pouvoirs publics de les autoriser à créer leur fédération. «Nous avons fait trois tentatives sans qu'elles n'aboutissent à la création de cette fédération qui permet à l'Algérie d'être représentée dans des instances internationales», dira le conférencier. Les membres de cette coordination ont entamé une série d'actions et de réunions pour défendre les intérêts des sept millions de cotisants qui bénéficient des actions de ces organisations. Leur action s'inscrit dans la défense et la préservation du mouvement mutualiste, créé dans un but non lucratif, apolitique et obéissant au principe de la solidarité sociale.