Une augmentation de salaire entre 10 et 20% sera accordée aux travailleurs du secteur privé économique. Cette fourchette, arrêtée et proposée par les partenaires sociaux en prévision de la signature des conventions de branches le premier mai prochain, n'est pas figée. Les hausses des salaires seront décidées en prenant en considération les capacités de l'entreprise, notamment la préservation de l'emploi. Les négociations sont en cours et des réunions de préévaluation se tiennent pour suivre l'évolution de la situation, en attendant de connaître les résultats définitifs. C'est ce que nous avons appris hier de sources sûres. Dans le secteur public, les négociations des conventions de branches n'avancent pas selon le rythme souhaité. Plusieurs contraintes et blocages ont été soulevés par les représentants des fédérations lors d'une rencontre d'évaluation tenue hier au siège de la centrale syndicale. La fédération des banques a arraché une hausse de 25%, celle de la santé à 100%. A part ces deux fédérations qui ont finalisé les négociations, toutes les autres sont au stade de départ. Les négociations à la SNTF sont bloquées en raison du manque de ressources financières. Même situation dans le secteur de la formation professionnelle et de l'habitat. Les négociations chez les EPLF n'ont même pas été entamées en raison de l'absence d'un vis-à-vis. Achour Telli, qui a présidé cette réunion d'évaluation, a émis le souhait de voir conclure ce dossier avant le 1 mai pour conclure toutes les conventions. L'annonce d'augmenter les salaires de tous les travailleurs du secteur public et privé a été faite à l'occasion de la tenue de la tripartite le 2 et 3 décembre dernier. Une réunion au cours de laquelle une hausse du salaire national minimum garantie (SNMG) a été également décidée passant de 12 000 à 15 000 dinars. Les autres augmentations des salaires devraient entrer en vigueur juste après l'achèvement des négociations de branches. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait accordé un délai de six mois à toutes les fédérations pour finaliser les négociations en vue de concrétiser les décisions prises. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour la tenue de la tripartite. Prévue initialement le 31 mars dernier, cette réunion, qui devrait regrouper le syndicat, le patronat et le gouvernement pour finaliser des dossiers en attente, n'a pas eu lieu. Aucune explication n'a été d'ailleurs donnée pour expliquer ce retard et s'il y a un éventuel report. Cette situation de black-out laisse en suspens plusieurs dossiers ouverts lors du précédent rendez-vous. La tripartite, prévue le 31 mars dernier, devrait trancher sur plusieurs questions en prenant des décisions importantes sur la base des conclusions des commissions installées le 3 décembre dernier. Le report de ce rendez-vous reste incompréhensible à plus d'un titre. Les différentes commissions installées pour examiner les dossiers exposés à l'ordre du jour de la tripartite ont affirmé avoir finalisé tous les travaux et remis des rapports de conclusion au premier ministère. Ayant fait l'objet de grande polémique, les trois partenaires ont fait des propositions pour débloquer les contraintes du crédit documentaire. Ces propositions tendent vers des facilitations accordées aux producteurs nationaux pour acquérir de la matière première nécessaire à la fabrication locale. Cela a été le cas également du dossier relatif aux modalités d'amélioration de la relation entre les opérateurs et les banques. La commission a soumis ces propositions après concertation avec les concernés. En dépit de la sensibilité des autres dossiers, en l'occurrence celui de passage des allocations familiales de l'Etat vers les entreprises, la réorganisation de la mutualité sociale et de la retraite, les commissions ont rédigé des rapports qu'ils ont soumis pour approbation du premier ministre. Le « stand by» auquel sont soumis les partenaires sociaux a des conséquences sérieuses sur la situation de l'entreprise algérienne. Ayant déjà dénoncé les ruptures de stocks de matières premières, les PME algériennes assistent aujourd'hui à une mort lente. Plusieurs chefs d'entreprise crient à la fermeture des unités de production dans divers secteurs et appellent à une roue de secours pour sauver ce qui reste à sauver.