Les patrons veulent reporter, sinon annuler, la nouvelle disposition les obligeant à payer les allocations familiales. Annoncée pour le début octobre, la tripartite pourrait bien être reportée à une date ultérieure. La raison? Des divergences de fond entre le gouvernement et ses partenaires sociaux, principalement le patronat. Des divergences que les deux parties ont essayé d'aplanir mardi. En effet, selon des sources proches du dossier, une rencontre a été tenue ce mardi entre le ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale M.Tayeb Louh et le patronat. Pendant cinq heures, les deux parties ont discuté des nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire dont certaines déplaisent aux patrons, mais aussi d'autres points tels que l'augmentation du Snmg, les allocations familiales. «Le gouvernement et le patronat sont d'accord sur un point nodal: D'un côté comme de l'autre, nous optons pour le développement économique de notre pays. Et nous pensons que ce développement passe par une entreprise forte», affirme M.Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat. Cela amène notre interlocuteur à dire que «le clash» n'est pas «total» il s'agit juste de trouver une démarche consensuelle qui permette aux uns et aux autres de travailler dans l'intérêt du pays. Du côté de la CAP, deux commissions travaillent depuis plusieurs semaines avec les experts et s'apprêtent à rendre leur rapport. Des documents qui sont composés de propositions concrètes: «Nous ne disons pas que nous détenons la vérité mais nous pensons qu'il y a des choses bonnes, d'autres moins bonnes, mais il y a aussi des mesures mauvaises qu'on gagnerait à corriger ensemble». Notre interlocuteur revient sur la batterie de réformes économiques décidée d'une manière unilatérale par le gouvernement qui n'a pas pu se concrétiser. Durant le face-à-face qui a regroupé les patrons avec les représentants du gouvernement, il lui a été clairement signifié que «l'entreprise algérienne traverse des difficultés» et que «l'environnement de 2009 n'est plus celui d'il y a deux ou trois ans». Concernant la tripartite la CAP s'est dit prête à prendre part à cette rencontre dans l'échéance préalablement fixée par le gouvernement dans la «première quinzaine du mois d'octobre» à condition que l'ordre du jour soit établi préalablement. «On ne peut pas se présenter à une telle rencontre juste dans le souci de faire de la figuration.» L'ordre du jour est arrêté et transmis aux différents partenaires au minimum «quinze jours avant ce rendez-vous» Or, comme le souligne notre source, «à l'heure actuelle, le gouvernement n'a pas sollicité officiellement le patronat.» Les allocations familiales sur la table des négociations Intervenant à l'APN au début du mois, Ahmed Ouyahia, le Premier ministre a annoncé que l'ordre du jour final de la prochaine tripartite (gouvernement-patronat-syndicat) sera arrêté au terme des «consultations avec tous les partenaires sociaux». Ce dernier est revenu sur les dossiers de fond qui devraient être à l'ordre du jour de la prochaine tripartite. Il a, dans ce cadre, évoqué le dossier du Salaire national minimum garanti (Snmg), celui de l'investissement et de la mutualité avec les partenaires sociaux. Si l'on revient à la rencontre entre Louh et les patrons, bien évidemment, ces derniers ne pouvaient pas rater cette occasion sans parler des allocations familiales. Rappelons que lors de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a annoncé que les allocations familiales qui étaient à la charge de l'Etat seront désormais payées par les patrons. Une autre proposition qui n'est pas du goût du partenaire. Entre les deux parties, des négociations sont entamées, selon nos sources, pour annuler cette mesure sinon la reporter.