La situation dans laquelle évoluent aujourd'hui les mutuelles est loin d'être reluisante. C'est le constat dressé par la conférence nationale sur la mutuelle, tenue hier à Zéralda, une réunion présentée comme importante et à laquelle ont participé plus de trois cents délégués venus de différentes régions du pays. Le système mutualiste est «en déclin», souligne Harnat Abdelkader, membre de la coordination des mutuelles, une structure créée à la faveur de cette conférence nationale et qui se donne comme objectif central d'insuffler du sang neuf au monde des mutuelles. Harnat Abdelkader s'est attardé, au cours d'un point de presse organisé en marge de cette conférence nationale, sur la «nécessité» de donner de la consistance aux mutualités, à toutes les mutualités, et dans tous les secteurs d'activité. Les mutuelles regroupent actuellement un million deux cent mille adhérents. Et, elles dégagent des «bénéfices» qu'elles injectent dans des «structures d'utilité publique comme les centres familiaux ou de santé», note Harnat Abdelkader pour qui il n'y a pas de raison d'«exclure» les mutuelles de la vie socio-économique, en allusion à la non-participation des mutuelles à la tripartite. «Elles n'y ont pas été conviées», rapporte-t-il, déçu. Les mutuelles font-elles «concurrence» à l'UGTA, en souhaitant être parmi les animateurs de la tripartite ? Les responsables de la Centrale syndicale devaient être présents à la conférence nationale citée plus haut, mais ils ne l'ont pas été. Est-ce à dire qu'il y a un froid entre la structure que dirige Madjid Sidi Saïd et les mutuelles ? A cette question, le représentant de la coordination des mutuelles répond par la négative, estimant que «l'on a de bons rapports» avec l'UGTA. Les mutualistes demandent à ce que soit reconnue la coordination des mutuelles et de son bureau mis en place à l'occasion de cette «conférence nationale sur la mutuelle» et que soient réaménagées certaines lois qui «gênent» le développement des mutuelles. En tout cas, la conférence nationale dont il est question a adopté à l'unanimité un document englobant un ensemble de propositions destinées à promouvoir le monde des mutuelles, à lui conférer du poids et à l'adapter à la nouvelle donne économique. Il est vrai que les mutuelles ne sont pas en phase avec les réformes économiques et sociales qui ont été engagées ces dernières années. Les assiettes de cotisation se sont rétrécies, à cause des compressions d'effectifs et de fermeture d'entreprises. Et les mutuelles en ont pris un coup. Un point de concrétisé cependant, à l'issue de cette conférence nationale, les employés du ministère de la Solidarité nationale vont adhérer au système des mutuelles. L'annonce en a été faite hier par Ould Abbes, présent à cette rencontre. Y. S.