Le rythme d'inflation moyen pour les dix premiers mois de 2009 s'élève à 5,7%, contre 4,2% durant le même période de l'année dernière, annonce l'Office national des statistiques (ONS). Ce taux est resté inchangé par rapport à celui enregistré au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, relève la même source. Il dépasse de 2,2 points celui prévu par la loi de finances 2009. Selon l'ONS, cette tendance haussière s'explique par l'envolée des prix des produits du groupe «biens alimentaires» qui ont enregistré une augmentation de près de 8%, avec 21,01% pour les produits agricoles frais. Pour les neufs premiers mois de 2009, une hausse de 7,77% a été enregistrée pour les produits du groupe «biens alimentaires» avec 20,73% pour les produits agricoles frais. Ce rythme ascendant des prix des produits alimentaires persiste depuis plusieurs mois maintenant. Les efforts de l'Etat pour soutenir le secteur agricole s'avèrent insuffisants devant la flambée des prix. Les ménages algériens consacrent plus de la moitié de leur salaire pour les dépenses alimentaires. Une situation de moins en moins supportable par les salariés qui croient que la prochaine revalorisation du SNMG n'aura aucune retombée sur leur niveau de vie en constante dégradation. Un salarié blogueur a ironisé en invitant les économistes à l'aider pour gérer son salaire de 15 000 DA et nourrir les six membres de sa famille. Et pourtant, le ministère de l'Agriculture ne rate aucune occasion pour mettre en avant les résultats positifs des différents programmes de soutien de filières qui se sont traduits par la hausse des fruits et légumes produits. Pour tenter d'expliquer le paradoxe d'une augmentation des prix malgré la disponibilité de l'offre, un doigt accusateur est porté à l'encontre des spéculateurs que le ministère du Commerce, chargé de la régulation du marché, n'arrive pas à contrôler. L'une des solutions préconisées par ce département est la construction de nouveaux marchés de gros et de détail pour lutter contre le marché parallèle. Mais ce programme n'est pas encore achevé et tardera de ce fait à donner ses fruits. Contrairement aux produits agricoles frais, les prix des produits alimentaires industriels ont connu un recul de 1,01%. Par contre, les prix des produits manufacturés ont connu une hausse de 3,74% et ceux des services 4,22%, note l'ONS. Ces taux sont semblables à ceux enregistrés au cours des neuf premiers mois de 2009 lorsque les prix des produits manufacturés ont grimpé de 3,88% et ceux des services de 4,27%.