Ce qui était tant redouté comme la pire des situations dans le sillage de la multiplication des cas de grippe A en Algérie, dont le nombre de personnes atteintes s'élève aujourd'hui à 247, est finalement arrivé. Deux femmes et un nouveau-né décèdent après avoir contracté le virus H1N1. Ces premières victimes font partie d'un lot d'une cinquantaine de nouveaux cas de grippe A confirmés à travers le pays que le ministère de la Santé a rendu public au soir de jeudi dans son communiqué. D'emblée, la nouvelle concernant ces premiers morts tombe tel un cheveu dans la soupe. Elle apporte assurément de la mélancolie dans cette ambiance festive se rapportant à la célébration de l'Aïd et provoque à ne point douter un pincement au cœur. A se fier aux précisions notifiées dans le communiqué du ministère de la Santé, les trois morts concernent notamment une femme de 50 ans originaire de Biskra qui, en sus d'avoir contracté le virus, souffrait déjà d'autres complications. Cette première victime était hospitalisée à l'hôpital de Biskra. Suite à son décès, une enquête épidémiologique a été aussitôt ouverte pour déterminer les circonstances exactes de sa mort et les résultats ne sont pas encore communiqués, avons-nous appris par ailleurs. Les deux autres cas sont quant à eux recensés à Oran, plus précisément au CHU de la capitale de l'Ouest algérien. Il s'agit d'une femme de 27 ans originaire de Relizane. Cette femme enceinte a été transférée vers cette infrastructure sanitaire pour effectuer une césarienne. Cette jeune mère est passée de vie à trépas et son nouveau-né n'a malheureusement pu vivre longtemps puisqu'il décédera quelques minutes plus tard, a rapporté hier un spécialiste de la grippe A sur les ondes de la Chaîne III. Ces informations relatives aux premiers décès de grippe A en Algérie sont perçues au moins comme un véritable couperet et au mieux comme une onde de choc qui secoue et qui secouera encore tous les Algériens. Et pour cause, cette triste nouvelle élève à son plus haut degré de gravité le danger pouvant résulter des conséquences de la propagation de cette pandémie dans le pays, un danger auquel il faudrait faire face en urgence sans lésiner sur les moyens. 50 nouveaux cas recensés, un constat choquant ! La propagation du virus de la grippe A s'accélère de façon spectaculaire. Le froid caractérisant cette saison automnale conjugué au manque de vaccin contre cette pandémie, toujours indispensable pour ce qui est de l'Algérie, sont des facteurs favorisant d'autres contaminations parmi la population. D'ailleurs, il n'est guère exclu hélas que le chiffre de 247 personnes atteintes du virus H1N1 sera revu à la hausse dans les heures à venir. Un tel risque n'est point à écarter vu que, comme la tradition de l'Aïd l'exige, ce genre de circonstances est fait par une grande mobilité des citoyens ne pouvant s'empêcher de rendre visite à leurs proches. Ce rituel est installé hier, au deuxième jour de l'Aïd, et aura à durer probablement toute la semaine. Des ce sillage, les Algériens auront à coup sûr à serrer la main à plusieurs reprises et même à faire la bise de l'Aïd autant de fois. Ce genre de contacts peut s'avérer dangereux quand on a affaire à une personne déjà atteinte par le virus. La vigilance des uns est des autres est donc recommandée au plus haut degré. Autres facteurs favorisant la propagation de la grippe A dans le pays, le retour de nos hadjis des Lieux Saints. Là également, les autorités sanitaires sont appelées renforcer les mécanismes de contrôle au niveau des infrastructures aéroportuaires du pays. Outre les trois personnes décédées, 47 autres contaminés ont été recensés à partir de jeudi en plusieurs wilayas du pays. Il s'agit de Tizi Ouzou (7 cas), d'Oran (6), de Bouira (4), d'Alger (14), de Blida (3), de Constantine (3), de Batna (4), de M'sila, de Aïn Témouchent, de Tipaza, de Guelma et de Annaba avec chacune un seul cas confirmé. L'on remarque donc que le virus de la grippe A s'est déjà propagé dans la majorité des wilayas du pays, ce qui est à même d'attester d'une situation alarmante donnant froid dans le dos. A noter enfin que selon les spécialistes de cette pandémie, le virus H1N1 devient plus dangereux et même mortel lorsqu'il s'en prend à des personnes vulnérables, comme les femmes enceintes et les individus souffrant de maladies chroniques.