La grippe A est désormais synonyme de mort en Algérie. Avec 19 décès déjà recensés, un tel taux a vraiment de quoi susciter la panique chez la population, d'ores et déjà désemparée du fait de l'évolution gravissime de cette pandémie. Et pour cause, les récents communiqués du ministère de la Santé font part de nouveaux décès. Un constat qui n'est pas fait du tout pour rassurer, bien au contraire, il replonge l'opinion dans des ressentiments de peur et d'appréhension. Il n'est plus un secret pour personne que le virus de la grippe A se propage, voire se promène partout sur le territoire algérien. Ce qui est à même d'attester que le nombre d'individus qui ont contracté le virus A/H1N1 est nettement beaucoup plus supérieur à celui se rapportant aux cas confirmés solennellement par le ministère de la Santé, 445 personnes dont 19 cas mortels. Il ne s'agit pas d'une probabilité mais d'une lapalissade confirmée on ne peut mieux manifestement dans le dernier communiqué du même département ministériel rendu public au soir d'avant-hier. Dans ce document, il est notifié sans ambages que «le nombre probable de grippe A/ H1N1 en Algérie, cumulé à la date du 11 décembre, est largement supérieur au nombre de cas confirmés», écrit-on. C'est là une situation que les rédacteurs de ce communiqué expliquent en mettant de l'avant deux faits principaux. Le premier traduit l'idée selon laquelle le nombre de cas confirmés ne concerne que les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou bien celles ayant été orientées vers un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la grippe. Le second fait, encore plus explicite, met en valeur une norme toute certifiée par l'OMS selon laquelle 99% des syndromes grippaux actuels sont des cas de grippe A/H1N1. Or, en Algérie, «un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence ou ont bénéficié d'un traitement symptomatique». Autrement dit, ces personnes sont à comptabiliser pour la quasi-majorité parmi celles atteintes du syndrome de la grippe A. En termes de conclusion, il saute aux yeux désormais que le dispositif de détection des cas porteurs de virus de la grippe A en Algérie est défaillant et la meilleure preuve pour attester de cette réalité en est cette reconnaissance du ministère de la Santé au sujet du nombre des personnes atteintes par cette pandémie dépassant celui des cas confirmés ! Alger, la wilaya la plus touchée sur le territoire national Sur les 56 nouveaux cas confirmés au soir du vendredi par le ministère de la Santé, trois sont mortels. Dans les détails, il s'agit de deux femmes d'Alger dont l'une était enceinte, âgée de 41 ans, admise à l'hôpital pour syndrome de détresse respiratoire aiguë, tandis que la seconde femme est quant à elle âgée de 33 ans «également admise à l'hôpital pour syndrome de détresse respiratoire aiguë sur pathologie chronique et immunodéprimée». Quant à la troisième victime, il s'agit d'un homme de 40 ans originaire de Tébessa souffrant d'une pathologie cardiaque. A titre de dénominateur commun, l'on retient que ces trois nouveaux cas ont été tous atteints antérieurement de différentes pathologies qui, associées au virus A/H1N1 ont provoqué l'effet fatal. On ne le dira jamais assez, les personnes souffrant de maladies chroniques, les obèses de même que les femmes enceintes sont très vulnérables face à la pandémie de la grippe A. En outre, sur les 33 wilayas touchées par la grippe A, Alger est celle où on a recensés le plus cas confirmés et de surcroît un nombre plus élevé de décès. En ce sens, rappelons que le ministre de la Santé a annoncé précédemment qu'il sera procédé à la dotation de la capitale de 7 nouveaux hôpitaux de référence en sus des trois existants déjà. La liste de ces nouveaux hôpitaux n'est pas encore connue du grand public qui ignore également quand aura lieu le lancement de la campagne de vaccination très attendue par la population.