Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, a affirmé jeudi au Conseil de la nation, en marge de la séance plénière consacrée aux questions orales, que l'actuel passeport restera valable même après l'émission du passeport biométrique à partir du 31 mars 2010. «Tous les passeports délivrés avant le 31 mars 2010, selon le modèle actuel, seront valables durant les 5 années de validité», a affirmé M. Zerhouni. «Les anciens modèles de passeport seront remplacés progressivement à partir du 2e semestre, probablement en avril 2010, date du début de l'émission des passeports biométriques dotés de puces», a-t-il encore expliqué, soulignant que «pendant une période, nous aurons deux types de passeports algériens valides jusqu'à la date de la non-validité de tous les passeports actuels». Interrogé sur les passeports établis exceptionnellement pour les supporters algériens de l'équipe nationale de football qui devaient se rendre au Soudan où s'est déroulé, le 18 novembre dernier, le match d'appui Algérie-Egypte, M. Zerhouni a précisé qu'ils resteront valides. Il a toutefois expliqué que pour les passeports établis en une journée, voire six heures, l'administration «n'a pas eu le temps réel de vérifier la validité des demandes». Il est nécessaire de ce fait, a-t-il expliqué, «qu'ils fassent l'objet de confirmation». «Les passeports en question restent valables, mais nous devons les vérifier pour nous assurer qu'il n'y a pas de repris de justice qui en ont bénéficié», a ajouté le ministre. Une vérification qui, à en croire les propos de Zerhouni, a déjà été entamée et… a porté ses fruits. Il y a certes des repris de justices parmi ces demandeurs a avoué Zerhouni avant d'indiquer : «Un cas de repris de justice déjà été signalé». «Nous verrons s'il faut lui retirer le passeport», a-t-il encore ajouté. Les redditions continuent : la réconciliation nationale, un succès Quatre terroristes se sont rendus mercredi dernier aux forces de sécurité. C'est ce qu'a révélé hier M. Zerhouni, indiquant dans le même sillage que la situation sécuritaire enregistre toujours des succès. «Quatre terroristes se sont rendus mercredi et quatre autres ont été mis hors d'état de nuire», a-t-il expliqué, et ce, grâce à la réconciliation nationale qu'il considère comme «élément important» dans l'évolution du pays qui connaît aussi une relance du développement économique au plan national et local.» Au total, au cours de ces dernières semaines, six terroristes se sont repentis», a-t-il dit, précisant qu'il y a eu des prisonniers parmi eux. «Nous avons toujours dit, sans réduire la vigilance et la combativité des services de sécurité et de l'Armée nationale populaire, que la solution sécuritaire devrait être accompagnée par d'autres mesures, dont la loi sur la réconciliation nationale qui a porté ses fruits, de même que la Concorde civile qui, à elle seule, a permis de ramener 6000 éléments armés à déposer les armes», a-t-il expliqué. Interrogé sur les nouveaux codes de wilaya et de commune, le représentant du gouvernement a fait savoir que le premier est en cours d'élaboration, révélant dans le même sillage que le second a été présenté au gouvernement. Sa rédaction finale, a-t-il précisé «n'a pas encore été faite». Quant à la révision du code électoral, elle reste envisageable, selon le ministre qui a néanmoins tenu à préciser que la priorité est donnée pour l'instant aux deux codes de commune et de wilaya, affirmant dans la foulée que le projet de découpage administratif «est encore à l'étude». Interrogé par ailleurs sur les partis politiques ayant déposé leurs dossiers de demande d'agrément auprès du ministère, à l'instar du MJD de Mohammed Saïd, mais dont les demandes restent sans suite, Yazid Zerhouni s'est voulu catégorique : «Le dossier de demande d'agrément de tout parti qui n'a pas encore été agréé est incomplet». Que manque-t-il à ces dossiers ? La réponse ne s'est pas fait attendre : «Tous les demandeurs d'agrément savent pourquoi leurs dossiers sont bloqués». Dans un autre registre, interrogé par un membre du Conseil de la nation sur le refus de certains P/APC d'inscrire des prénoms sur leur registre, le ministre de l'Intérieur a indiqué que le contentieux autour des prénoms est «insignifiant» et le nombre de cas de refus de prénoms par l'état civil «ne permet pas de dire que des officiers de l'état civil ont outrepassé la loi en vigueur». Il a précisé à ce titre que sur 570 000 naissances inscrites en 2008, seulement 54 cas de litige ont été enregistrés, dont 48 réglés. Il a précisé dans le même sillage, s'appuyant sur le décret du 4 mars 1981, que le lexique des prénoms établi à cet effet vise «à protéger l'enfant.» Le ministre a assuré que les déclarants d'une naissance «ont toute la liberté de choisir les prénoms du nouveau-né», mais a insisté sur le fait que «le prénom doit être de consonance algérienne, dans toute la richesse et la diversité de notre société».