La mort de deux femmes enceintes le 2 décembre suite à leur contamination par le virus de la grippe A/H1N1 au centre hospitalier de Belfort Hassan Badi, à El Harrach, continue de faire des remous. Afin de faire la lumière sur cette affaire, notre équipe a fait une virée dans cet l'hôpital. Depuis cette date, une grande opération de désinfection a été effectuée. Les malades internées ont dû être évacués vers d'autres établissements sanitaires afin de limiter le risque de contamination malgré l'enquête épidémiologique entamée dans ce sens. Selon le Dr Malika Rahal, directrice de l'hôpital, l'enquête se fait quotidiennement pour contrecarrer d'éventuelles mauvaises surprises dues à la pandémie, qui a fait, selon le dernier bilan du ministère de la santé, 19 morts et plus de 445 personnes infectées. Les mesures de prévention contre la grippe A ont été mises en place, notamment, le port obligatoire des masques. Quant à la campagne de vaccination non obligatoire pour l'équipe médicale, elle débutera, selon certaines sources, la semaine prochaine, suivant un plan de vaccination élaboré jeudi dernier lors d'une rencontre tenue au département de Saïd Barkat. Mais pour le moment, la vigilance est de mise. Tout le personnel de l'hôpital est sur le qui-vive. La première question posée aux femmes enceintes venues se faire ausculter est êtes-vous grippées ? N'avez-vous pas de fièvre ? «Les femmes enceintes sont très vulnérables. C'est pour cette raison que nous essayons de les sensibiliser par rapport aux risques qu'elles encourent», explique une infirmière. «Il faut éviter coûte que coûte les accolades, se laver les mains fréquemment et surtout éviter les lieux publics fermés. «Et d'ajouter : «le manque d'éducation sanitaire en Algérie fait défaut. Nous peinons à expliquer aux femmes que nous accueillons à notre niveau le risque qu'elles évitent en appliquant les mesures de prévention affichées, mais rien à faire.» Retour sur le drame du 2 décembre Selon la même source, les deux femmes admises ont fait l'objet d'un refus d'admission dans plusieurs hôpitaux de la capitale avant d'atterrir à Belfort. La première, âgée de 34 ans, arrivait de Hamadi dans la wilaya de Boumerdès, alors que la deuxième, qui était âgée de 43 ans, venait de Bachdjarrah. La première a été admise le 25 novembre, alors que la deuxième est arrivée le 28 novembre. Le premier cas a été transféré à l'hôpital d'El Kettar le 29 janvier pour des prélèvements naso-pharyngés, dont les résultats positifs à la grippe A sont parvenus le 1er décembre, mais elle est décédée le 2 décembre à l'hôpital de Belfort suite à des difficultés respiratoires. Il y a lieu de préciser qu'elle n'a pas été hospitalisée à El Kettar, faute de service de maternité au niveau de cette structure. La deuxième patiente a été évacuée à Beni Messous, lors de l'opération de désinfection, où elle décédera également le 2 décembre. Les résultats de ses analyses sont parvenus la veille. Selon des témoignages recueillis sur place, les femmes malades évacuées vers cet hôpital ont subi le plus mauvais traitement. Selon le Dr Rahal, l'hôpital a fermé ses portes pendant 48 heures uniquement lors de l'opération de désinfection. Depuis cette date, l'hôpital a repris son fonctionnement et l'afflux reste le même qu'avant le drame. Depuis sa réouverture, l'hôpital a enregistré 91 accouchements, 37 accouchements par césarienne et 335 visites médicales.