La mort due à la grippe A/H1N1 des deux femmes enceintes à la maternité de l'hôpital de Belfort a semé la panique dans le quartier. Au moment où le ministère de la santé impose le black-out sur cette affaire, l'équipe médicale de l'hôpital tente de rassurer la population. L'équipe tente en effet de banaliser l'affaire et de rassurer les nombreuses personnes venues s'enquérir de cette affaire qui a ébranlé le quartier. «L'hôpital n'a jamais été fermé, il n' y a que le service de maternité qui a été, effectivement fermé pour désinfection, par mesure de sécurité et pour une période de 24h uniquement», affirme un médecin de l'hôpital, préférant garder l'anonymat. Selon lui, c'est l'équipe médicale elle-même qui s'est chargée de l'opération de désinfection. Interrogé sur les deux victimes, le médecin s'est abstenu de répondre, prétextant les directives données par le ministère de Barkat. Il affirme, cependant, que le ministre a lui-même effectué plusieurs visites à l'hôpital depuis la confirmation des deux cas : «Il est très satisfait du travail de désinfection que nous avons effectué. Je vous assure qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer. Seulement, les mesures de prévention doivent être prises, surtout que le vaccin n'est pas encore disponible». Selon des sources proches du ministère de la Santé, les deux femmes décédées étaient enceintes et presque à terme. Elles étaient admises à l'hôpital suite à des complications de leur grossesse, selon la même source. La première âgée de 33 ans résidait à la localité de Hamadi, alors que la seconde avait la trentaine également et venait de Chrarba. Les deux femmes ont été transférées à l'hôpital d'El Kettar, pour analyses et prélèvement naso-pharyngés, suite à l'apparition des symptômes de la grippe A (fièvre, courbatures…) Selon la même source, les deux malades, ont par la suite été réadmises à l'hôpital de Belfort en attendant les résultats des analyses. Une question s'impose : pourquoi les deux cas n'ont pas été hospitalisées à El Kettar, puisqu'elles étaient déjà suspectées ? Contactée par nos soins, la directrice de l'hôpital a refusé de donner des explications sur cette affaire. Le vaccin n'est pas encore réceptionné Le premier quota du vaccin de la grippe A, soit 900 000 doses, devait être réceptionné en effet la semaine dernière, selon les affirmations du premier responsable du ministère de la Santé. Alors pourquoi ce retard ? Et pourquoi tant de mystère autour de l'importation du vaccin, qui devait se faire suivant un échéancier s'étalant sur une période de cinq mois, pour une quantité de 20 millions de doses uniquement. Pour les riverains de l'établissement, le mal est arrivé. «Je pensais que la grippe porcine n'était qu'une simple rumeur, mais il paraît que les deux femmes enceintes sont bel et bien mortes suite à des complications dues à ce virus baptisé A/H1N1» témoigne Réda, jeune étudiant rencontré avec un masque autour du visage, et d'ajouter : «j'ai décidé donc de porter la bavette. Eh oui, on ne peut plus faire confiance, n'importe qui peut être contaminé et la période d'incubation peut durer plus d'une semaine ; c'est-à-dire que le malade peut contaminer tout le monde autour de lui avant que les premiers symptômes apparaissent». A l'hôpital, c'est l'alerte générale. Mettre le masque avant de rentrer à l'intérieur de l'enceinte de l'établissement est devenu automatique, bien que tout le personnel soit mis sous Tamiflu. Certains médecins affirment que ce n'est qu'une mesure de précaution afin d'éviter la propagation de la pandémie.