Deux femmes enceintes ont trouvé la mort cette semaine à Alger, des suites de leur contamination par le virus de la grippe porcine. L'une des deux victimes, âgée de 33 ans et originaire de Hammadi, à l'est d'Alger, a été admise le mercredi 25 novembre à l'hôpital Hacen-Badi d'El-Harrach, alors qu'elle était en fin de grossesse, tandis que la seconde, âgée de 43 ans et venue de Bachdjarrah, y a été admise le 28 du même mois. “Les deux femmes ont été hospitalisées, car elles présentaient une grossesse à risque avec un syndrome grippal (respiratoire). Nous leur avons administré du tamiflu”, a déclaré le Dr Rahel, directrice de l'établissement public Hacen-Badi. “Elles étaient brûlantes de fièvre, et cela a semé le doute, en plus des résultats des radios”, a-t-elle ajouté. Suite à ce constat, les deux femmes ont dû quitter le service maternité de Hacen-Badi pour être évacuées, le 29 novembre dernier, vers 14 heures, à l'hôpital d'El-Kattar. “Sur place, les médecins ont effectué des prélèvements nasaux. Mais elles sont revenues à El-Harrach le jour même”, raconte encore le Dr Rahel. En effet, comme elles risquaient d'accoucher d'un moment à l'autre, le service d'El-Kattar les a renvoyées vers Hacen-Badi. Pour éviter que le virus, dont on soupçonnait qu'il les avait contaminées, se propage dans l'hôpital, les deux malades ont été placées en isolement, loin des autres patients, assure-t-elle. “Chacune d'elles était dans sa propre chambre lors de leur admission et elles avaient toutes les deux reçu du Tamiflu”, dit-elle encore, non sans préciser que le personnel était bien équipé en masques. Après quarante-huit heures, le verdict était rendu par les médecins d'El-Kettar, affirmant que les deux patientes étaient atteintes de grippe A. Cependant, durant leur séjour à El-Harrach après les examens, les patientes étaient en “bonne forme”, rapporte la directrice. Ayant été informé de ces deux cas, le ministre de la santé, qui s'est déplacé sur les lieux, a tenu à rappeler la directrice. La grippe porcine venait en effet de toucher, pour la première fois, des femmes enceintes. “C'était les premiers cas dans toute la capitale”, tient à préciser le Dr Rahel. Malheureusement, ces deux femmes qui s'apprêtaient à donner la vie ont vu la leur cesser, le 2 de ce mois, d'un arrêt cardiaque. La patiente de 33 ans s'est éteinte à 9h du matin, tandis que la deuxième a été réorientée vers l'hôpital de Béni Messous, où elle a trouvé la mort sur la table d'opération, à 10h30. Depuis ce drame notamment, l'hôpital Hacen-Badi est bien armé contre le H1N1, de l'avis de sa directrice. “J'ai réservé tout un étage d'isolement aux malades à risque de contamination. afin d'éviter que les autres patients soient touchés”, a assuré le docteur. “Pour le moment, nous disposons de tout ce qu'il faut pour affronter le virus. Et cela nous a permis de connaître le terrain et de nous préparer en cas de pandémie”, a signalé le Pr Aouchiche, épidémiologiste. Néanmoins, préconise-t-on, il est important d'éviter que la panique s'empare du personnel et des malades. Pour cela, il faut qu'il y ait une bonne gestion impliquant toutes les parties concernées. “Pour bien l'affronter, il faut qu'il y ait une bonne coordination de la part de tous les gestionnaires”, a clamé la directrice de l'établissement public d'El-Harrach.