La campagne de vaccination entame aujourd'hui sa deuxième phase. L'établissement hospitalier public, Hassan-Badi (ex-Belfort), s'est bien préparé pour l'opération de vaccination des femmes enceintes, entamée aujourd'hui. Deux centres de vaccination ont été installés afin de couvrir l'ensemble des femmes qu'elles soient admises à l'hôpital ou non. «Nous avons mis en place deux centres de vaccination, l'un dans le service de maternité, et l'autre en pédiatrie», a expliqué le Dr Aouchiche Rachida. Cette spécialiste en prévention a ajouté: «Nous avons commencé la vaccination du personnel médical le 31 décembre et nous nous apprêtons à entamer la deuxième phase de la vaccination.» S'agissant de l'organisation proprement dite, le médecin a expliqué que «la vaccination concernera les femmes enceintes, notamment celles hospitalisées au niveau de nos services». Donnant davantage de détails, elle ajoute qu'«il s'agit des GHR (grossesses à haut risque). Parce qu'elles restent dans le service une durée plus ou moins longue, mais il y a également les femmes qui accouchent au niveau de l'hôpital, qui pourront aussi être vaccinées avant qu'elles ne repartent chez elles». Et pour qu'un maximum de femmes puissent bénéficier de cette protection, cette structure hospitalière a entamé depuis plusieurs semaines un travail de sensibilisation. «Nous sommes en train de faire, depuis plusieurs jours, un travail de sensibilisation auprès de ces femmes qui sont extrêmement vulnérables face à ce virus (...) tout en expliquant aussi, que cette vaccination n'est pas obligatoire, mais qu'elle reste fortement recommandée», a expliqué le Dr Aouchiche. Toutefois, ce travail de sensibilisation suffira-t-il pour convaincre cette population qui craint plus que jamais ce vaccin? Les avis des femmes enceintes hospitalisées dans cet établissement restent mitigés. Pour certaines, il n'est pas question de se faire injecter un produit qui suscite une grande polémique. «Mon mari qui est médecin ne veut pas que je sois vaccinée parce qu'il appréhende les effets secondaires», a expliqué Nadjat, une patiente, rencontrée au service des GHR. Pour cette dernière, hospitalisée à cause d'une hypertension et un diabète gestationnels compliquant sa grossesse, se faire vacciner équivaut à prendre des risques pour elle et son bébé. Un avis que même le Dr Aouchiche n'a pas réussi à l'en dissuader. Cette dernière a, en revanche, réussi à convaincre Nacira, une autre patiente hospitalisée dans le même service. En effet, lorsque la spécialiste lui a demandé si elle «se ferait vacciner lorsque la vaccination des femmes enceintes commencera», la patiente s'est montrée très résistante. Mais c'était sans compter sur la force de persuasion du docteur qui a réussi à lui faire changer d'avis à coups d'arguments assez forts. «Ce vaccin est une protection pour deux, car cela protège aussi votre bébé», lui a-t-elle vivement conseillé. Ce qui est un argument de poids pour toutes les mères. La directrice de cette structure hospitalière use du même argument pour convaincre ses autres patientes. «C'est de deux vies qu'il s'agit, ce sont deux êtres humains qui seront protégés, la mère et l'enfant», a déclaré Malika Rahal, avant d'ajouter: «Je conseille à toutes ces femmes de se faire vacciner parce qu'elles sont trop vulnérables dans l'état où elles sont (...) C'est un vaccin comme un autre.» Revenant sur le décès de deux femmes enceintes dans cet hôpital en décembre dernier, la directrice a estimé que «cela nous a réveillés un peu plus pour nous dire qu'il y a un vrai danger qui nous menace et les menace elles, surtout (les femmes enceintes)». Vaccination ou pas, la plus grande maternité d'Algérie n'a pas attendu pour tout mettre en oeuvre afin d'éviter la propagation de la grippe A au sein de cette population sensible. Ainsi, des appareils distributeurs de gel hydro-alcoolique ont été installés à chaque étage de cet établissement. Aussi, tout le personnel de l'hôpital est obligé de porter des tenues médicales à usage unique qu'il jette à la fin de chaque service. En outre, des femmes de ménage sillonnent les couloirs de cet établissement hospitalier tout au long de la journée, pour assurer un maximum d'hygiène aux patientes. Les préparatifs se sont bien déroulés avant le début de la deuxième phase de la campagne de vaccination. Cette dernière commence aujourd'hui à travers tout le territoire national et concernera les femmes enceintes de plus de 20 semaines. A cet effet, les centres de vaccination, mais aussi les hôpitaux ont mis les bouchées doubles pour être fin prêts. A l'instar de l'établissement hospitalier public Hassan-Badi.