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«Un contrôle rigoureux pour mettre fin au braconnage tous azimuts»
Larbi Yahiouche : Président de la chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture au Temps d'Algérie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 12 - 2009

Le braconnage, voire la dilapidation des ressources aquatiques par des milieux maffieux, à l'image du cartel du corail, bat son plein au su et au vu des services chargés du contrôle en haute mer. Bien que les autres services de sécurité, en l'occurrence la Gendarmerie nationale, ne cessent de saisir d'importantes quantités destinées à être acheminées vers les pays européens via les pays voisins.
Pour plusieurs raisons, les diverses professions de la mer sont menacées. Larbi Yahiouche, ingénieur d'Etat en métallurgie, marin pêcheur depuis 1989 et armateur depuis 1993, revient, dans cet entretien, sur les raisons à l'origine de l'asphyxie de la mer traduite par une baisse considérable des ressources halieutiques.
Sensibilisation veut dire par déduction que des dangers réels pèsent sur la mer. Partant de là, pourriez-vous nous signifier les objectifs de cette journée ?
C'est d'abord à dessein d'informer les professionnels sur les dangers de la pêche dans des zones interdites et à l'aide de moyens interdits qui produisent des effets désastreux sur la faune et la flore marines mais surtout aux écosystèmes.
Il faut expliquer aux professionnels les fondements du zonage et leurs portées stratégiques mais également porter à leur connaissance que la survie du pêcheur est lié à la santé de la mer. Ceci dit, le message que nous voulons transmettre est qu'il est indispensable que les professionnels soient plus respectueux des règles et des lois et qu'ils unissent leurs efforts pour protéger le vivier que constitue la mer pour eux.
Il faut dire que les pêcheurs professionnels, les armateurs et les milliers de métiers ou emplois indirects dépendent directement des ressources halieutiques. Autant vous dire que les faux pêcheurs qui pêchent en zones interdites portent atteinte à ces ressources en exterminant des nids ou autres écosystème. Cette réalité nous pousse à proposer au secteur de recourir aux récifs artificiels qui auraient pour but de recréer les écosystèmes, assurer la reproduction mais également de faire obstacle aux braconniers.
Cette proposition qui a été élaborée suivant une étude réalisée par l'institut italien de la pêche n'a pas trouvé bonne oreille depuis 2004. Pendant tout ce temps, les faux pêcheurs ont multiplié leur braconnage sans être inquiétés outre mesure. Il est tout de même scandaleux que ces braconniers continuent de violer les lois de la République en utilisant un arsenal de moyens interdits et cela sans qu'aucun organisme ou autres services de sécurité ou de contrôle ne réagisse.
Une aberration ! Devant ce silence, nous tentons de sensibiliser les pêcheurs à ne pas céder à la tentation et à œuvrer pour la préservation des ressources. Le deuxième objectif est de sensibiliser la tutelle sur les spécificités de la profession et, par conséquent, assurer un minimum de sécurité aux professionnels à travers des mécanismes tels que la création d'une mutuelle ouvrable aux titulaires de contrats de travail mais surtout une révision des échéances de remboursement des crédits accordés aux professionnels.
S'il faut être explicite, ces mécanismes auront des effets positifs sur les professionnels qui, en temps de disette, seront assistés et ne recourront pas à la pêche en zone interdite. Autrement dit, au moment d'arrêt de la pêche, un panier sera assuré aux pêcheurs. Il faut protéger et assurer un statut social aux pêcheurs afin qu'ils continuent à jouer leur rôle de maillon de la chaîne.
La rencontre revêt trois facettes, politique, économique mais surtout sociale et on croit savoir que vous proposez une somme de revendications à la tutelle. Des détails ?
Le social, la protection des ressources et le commercial ont été les trois axes de ma campagne pour la présidence de la chambre et je pense que c'est autour d'eux que nous gravitons aujourd'hui. En termes de statut, il faut savoir que nous dépendons de deux tutelles, à savoir le ministère de la Pêche et le ministère du Travail. Au sujet de la protection sociale des marins pêcheurs, le ministère commence à montrer des signes de compréhension.
A propos des crédits, il faut dire que ce problème entrave l'activité des pêcheurs qui se sont trouvés coincés en dépit de l'enveloppe de 950 milliards de dinars injectés dans le cadre du plan de relance économique.
Certes, une étude espagnole a mis en évidence les richesses aquatiques mais ceci étant et au vu des divers facteurs et carences observées de même que le laxisme caractérisant certains services, nos ressources diminuent d'une manière exponentielle rehaussant le degré d'alerte, ceci au moment où des armateurs sans scrupule pillent quotidiennement les ressources en zones interdites et que les banques continuent de soutenir !
Je pense que le ministère devrait réviser sa vision concernant les crédits accordés aux professionnels et prolonger les échéances de remboursement à 10 ou 15 ans. Dans l'état actuel et pour répondre à l'exigence de remboursement, beaucoup de pêcheurs prennent le risque de frauder dans un esprit de compensation.
Concernant les récifs artificiels, je me demande pourquoi certaines personnes veulent les installer dans les zones interdites alors que ces récifs pourraient être plus bénéfiques en d'autres endroits. Le véritable problème est que les garde-côtes ne font pas bien leur travail de contrôle, un point c'est tout.
En faisant abstraction de l'incivisme et autres agressions relatives, outre le déversement de produits toxiques directement dans la mer, le dégazage au large et le long des côtes, quelles sont les autres agressions recensées ?
En deux mots, c'est la pratique de la pêche en zones interdites qui constitue une des agressions les plus dangereuses tant elle produit un effet néfaste sur l'environnement marin (tractage des filets de fond, utilisation de la dynamite et autres procédés non conformes). Elle a pour effet d'assassiner les espèces marines et polluer l'environnement, voire le rendre stérile.
La dynamite est surtout utilisée à l'ouest du pays et cela est avéré et nous nous efforçons de sensibiliser ces pêcheurs sur les dangers qu'ils encourent, car en tuant la mer, ils épuisent leurs propres sources de survie. C'est par le biais d'explications et d'interventions de spécialistes et autres scientifiques que nous tentons de les informer sur les conséquences néfastes découlant de telles pratiques.
On parle de braconnage, pourriez-vous nous donner des détails ?
On a des textes qui interdisent la pêche et la commercialisation de poisson n'ayant pas atteint la taille marchande, c'est-à-dire n'ayant pas effectué une reproduction.
Le problème réside dans l'absence d'application de ces textes. En réalité, qui doit surveiller les pêcheurs ? Tout cela m'amène à mettre en cause la police maritime. A titre d'exemple, la sardine de moins de 11 cm ne peut être pêchée et les spéculateurs profitent de l'absence du contrôle. En somme, les outils réglementaires existent mais l'application manque cruellement.
Le prolongement de l'arrêt biologique que vous exigez pourrait-il apporter un équilibre entre la pêche et la reproduction ? L'arrêt en question concerne surtout les chalutiers «Karkar», bateau qui ratisse le fond à l'aide des filets n'épargnant ni petit ni gros poisson et qui est limité du 1er mai à fin août, doit absolument être révisé. Ce type de chalutier produit des dégâts considérables à la mer et concourt à l'extinction de certaines espèces de poissons et d'autres crustacés.
Il faut savoir que 20% seulement de nos côtes sont chalutables. Je me rappelle qu'en 1996, les autorités, prenant conscience du danger de ces chalutiers, avaient carrément stoppé cette activité suivant un décret exécutif et depuis, le poisson s'est reproduit progressivement. Devant le danger de cette pratique, le mois de septembre doit être également un mois interdit à la pêche car le poisson n'aura pas atteint sa maturité. En vérité, les textes limitent la profondeur où interviennent ces chalutiers et qui est de pas moins de 50 mètres. Dans la réalité, cette limite n'est absolument pas respectée.
La pêche du corail continue de faire couler beaucoup d'encre et tout porte à croire que cette activité s'amplifie en dépit de l'interdiction édictée par la tutelle, qu'en pensez-vous ?
Effectivement, c'était un décret présidentiel promulgué en 2000 qui a interdit la pratique de la pêche de cette ressource très prisée. Cet arrêt devait prendre fin au terme d'une étude d'évaluation de cette ressource dite «réévaluation des stocks». Cette étude a été finalisée mais rien ne s'est profilé à l'horizon.
C'est décevant de constater que cette denrée est abusivement exploitée et de très grandes quantités de corail sont exportées vers l'Italie pour y inonder les marchés (il est revendu entre 600 et 800 euros le kg).
On croit savoir qu'hormis les Italiens qui phagocytent le secteur, des réseaux de contrebande dont les ramifications sont localisées en Tunisie sont impliqués dans ce massacre à grande échelle. Qu'en pensez-vous ?
Certes, depuis l'interdiction annoncée par l'Etat, cette activité a connu une prolifération outrageante et, sans risque de me tromper, plus d'une centaine de bateaux s'adonnent à la pêche de ce produit entre El Kala et Annaba.
Pour l'heure, nous essayons, en collaboration avec les stations maritimes des deux villes, de faire arrêter cette pratique mais, apparemment, les moyens manquent. Pour nous, professionnels de la pêche, il serait plus judicieux de relancer cette activité au profit des coralliens, de façon à leur permettre de surveiller
les abus ou les pratiques illégales. Au début, les pêcheurs utilisaient la croix de St André on ne peut plus destructive et, après le cri d'alarme des professionnels, des pêcheurs sans scrupule, utilisant un important matériel, ont recours à des plongeurs très difficiles à localiser. La question qui se pose est la suivante : serait-il possible que les centaines de bateaux dotés de tout le matériel spécifique passent inaperçus ?
Pour quelle raison croyez-vous que la tutelle ne réagit pas ?
On est sans nouvelle d'elle depuis la finalisation, il y a quelques mois, du projet de réévaluation des ressources corallifères. Je tiens à vous exprimer mon inquiétude sur les ressources aquatiques car au train où elles sont exploitées, elles risquent de disparaître. Leur préservation et leur prolifération est toutefois tributaire d'une réelle prise en charge par l'Etat et tous les services concernés.


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