Le marché communal de Hammamet a été inauguré par le wali, Mohamed Kébir Addou, le 1er juillet dernier, alors que le bâtiment n'était pas alimenté en électricité. Les rares commerçants qui ont exploité leurs étals durant le Ramadhan passé viennent de déserter les lieux. 74 locaux, entre boutiques et carreaux, sont inexploités depuis six mois. La situation du nouveau marché communal de Hammamet se complique de plus en plus. En effet, les rares commerçants qui avaient commencé à travailler viennent de déserter les lieux. Actuellement, la structure baigne dans un silence de cathédrale. Presque personne ne vient traverser ses couloirs vides même si les deux portes d'entrée sont quotidiennement ouvertes aux clients. Pourtant, le marché a bel et bien été officiellement inauguré par le wali, Mohamed Kébir Addou, le 1er juillet dernier. Ce jour-là, M. Addou a organisé une visite-marathon qui l'a conduit dans plusieurs communes de l'ouest de la capitale. Le premier point de cette tournée était justement la commune de Hammamet. Le wali s'y est arrêté afin d'inaugurer le marché, le seul dont dispose les habitants de la localité. A cette occasion, l'ancien wali de Djelfa a remis des décisions d'affectation de locaux et de carreaux à quelques bénéficiaires. Dans un bref entretien qu'il a eu avec le président de l'APC de Hammamet, M. Addou s'est interrogé sur la présence des ordures ménagères sur la voie publique, comme il a eu à le constater lui-même au cours du trajet. Seulement, ce qu'on ne lui a pas dit, c'est que l'infrastructure qu'il vient d'inaugurer n'est pas alimentée en énergie électrique. Six mois après son passage, le marché n'est toujours pas alimenter en électricité. Les principales installations électriques existent et il ne manque que la pose des compteurs personnels, sachant que chaque boutiquier devra disposer du sien afin de régler lui-même ses factures de consommation, comme le précise le chef du marché au Temps d'Algérie. Le bâtiment, explique-t-il, dispose de trente-quatre locaux et de quarante carreaux. Les boutiques du 1er étage sont destinées surtout à la vente des effets vestimentaires et celles du rez-de-chaussée à d'autres activités comme les boucheries. Les carreaux servent à la vente des fruits et légumes. En tout, le marché a donc une capacité de soixante-quatorze locaux. L'absence d'électricité dans le bâtiment serait l'expression d'un différend entre l'APC et les services de Sonelgaz, dit-on. Ce différend gèle l'exploitation des boutiques. «Il y a un boucher et un bijoutier en cours d'installation. Mais ils ne peuvent pas travailler sans électricité», indique à juste titre le chef du marché. Si cette situation qui perdure prend en otage les boutiquiers, cela n'est pas le cas des commerçants qui ont bénéficié de carreaux aménagés dans le rez-de-chaussée. Alors pourquoi les vendeurs des fruits et légumes ne travaillent pas et pourquoi ceux qui étaient là ont décidé d'abandonner ? Les carreaux, apprend-on, ont été proposés à la location par voie d'adjudication. Les bénéficiaires ont déposé à l'APC une caution de 50 000 DA et mentionné dans leurs engagements le montant du loyer mensuel qu'ils engagent à payer. Une fois en activité, la caution sera récupérée par le commerçant sous forme d'avance de loyer. Selon les témoignages recueillis sur place, la balle est dans le camp des commerçants. «Le marché a fonctionné pendant le Ramadhan. Les gens sont venus travailler en croyant qu'ils allaient gagner de l'argent, acheter une maison et se marier durant l'été. Comme cela n'a pas été le cas, ils ont abandonné», affirme un habitant au fait de la situation.