Mercredi, le wali a inauguré trois crèches, deux marchés couverts et trois centres culturels. C'est une première depuis son installation à la tête de la wilaya le 11 septembre 2004. Le wali a organisé durant toute la journée de mercredi 1er juillet, une tournée générale dans la capitale. Mohamed Kébir Addou n'a pas accompagné un ministre comme il le fait assez souvent. Il est sorti sans ministre dans l'intention d'inaugurer des crèches publiques, des centres culturels, des bibliothèques municipales, des marchés couverts et des voies routières. Il est allé jusqu'à Bentalha, commune de Baraki, rien que pour faire sa déclaration finale à la télé. Sur les vingt et un points visités, il n'était question que d'inauguration. Le programme a été respecté à la lettre, à l'exception d'une escale (ouverture d'une crèche à Ouled Fayet). Désormais, le nom de l'ancien wali de Djelfa est gravé dans le marbre à l'entrée d'une dizaine de structures. Après environs cinq années passées à la rue Asselah Hocine, il fallait y penser. Retour donc sur une tournée harassante qui a duré de 8h30 à 18h, sans interruption. Hammamet, première halte Tout a commencé à Hammamet. Première halte : le marché communal. La structure, la seule que compte la localité, est prête à l'exploitation depuis plusieurs mois. Après avoir symboliquement distribué trois décisions d'affectation de locaux à des futurs commerçants, M. Addou se tourna vers le président de l'APC : «Pourquoi vous n'avez pas encore ramassé les déchets ?!» A la tête du convoi, l'homme de la wilaya a dû voir des sacs de poubelles entreposés sur les trottoirs. En posant la question, M. Addou voulait surtout rappeler qu'il s'est toujours soucié du respect de l'hygiène publique et de la protection de l'environnement. Une fois le marché officiellement ouvert au milieu d'une foule de personnes, le cortège a filé droit vers El Biar en passant par Aïn Bénian et Bouzaréah. Au quartier Châteauneuf, M. Addou a inauguré une trémie aménagée dans le sens El Biar-Chevalley. La trémie a été inaugurée sans qu'elle soit automatiquement ouverte à la circulation. Le taux de réalisation est estimé à 98% et il reste à mettre en place le réseau d'éclairage. Quelques minutes après, la délégation s'est retrouvée au Plateau d'Ouled Fayet. Là, le wali a ouvert un tronçon routier à grande circulation permettant de se rendre à Bouchaoui (Chéraga) sans traverser le centre-ville d'Ouled Fayet. Par endroits, entre cette nouvelle route et des habitations, il n'y a que les trottoirs (1,5 m). En principe, cette proximité n'est pas tolérée. Interrogé, M. Addou a préféré discourir sur les retombées du projet : désengorger le chef-lieu et «permettre à nos hôtes du Panaf de rejoindre directement leur lieu de résidence à Zéralda». Direction Draria. Sans s'arrêter dans le boulevard des «chouwayin», le convoi a directement filé vers le boulevard en cours d'aménagement dans le plateau de Draria. Le tronçon de 2700 m ouvert à cette occasion permet une circulation plus fluide dans une zone appelée à recevoir un programme de 13 000 logements. Ici, comme l'explique le directeur de l'urbanisme, M. Djellaoui, plus de 700 hectares de terrains sont urbanisables. Des terrains désengorgés grâce au boulevard et les voies secondaires. Réaction du wali : «Cela a permis de dégager des potentialités foncières extraordinaires !» L'argument de la rareté du foncier aura donc vécu. Pour faire voir à la délégation ce que le mot «désengorgement» veut dire, on l'a fait passer par les quartiers. En réalité, les organisateurs n'ont pas souhaité faire découvrir au wali les pylônes électriques se trouvant au milieu de la chaussée dans la partie basse du tronçon inauguré. Après Draria, la délégation s'est rendue à Hydra et Birkhadem pour inaugurer deux crèches et à Kouba afin d'ouvrir à la circulation une bretelle de raccordement de l'échangeur de Garidi. Introduction à la thermodynamique chimique La visite a tournée à la fête à Megharia. Le wali a été en fait accueilli au centre culturel avec des chants et des you-you. M. Addou a été directement conduit à la salle des fêtes du centre. Dans la salle des fêtes, les responsables de la wilaya ont assisté à un petit concert (musique andalouse) donné par une troupe d'enfants et de jeunes. La troupe a réussi à faire danser en pleine scène un certain Kadour et à faire sourire le wali délégué de Hussein Dey et le président de l'APW d'Alger. M. Addou n'a laissé échapper aucune expression de joie. Il s'est contenté de voir Kadour danser. L'étape suivante était Bachdjarah. Le wali y a inauguré la bibliothèque communale Alaouchiche. Dans la salle de lecture, Oualid et Riadh, 15 ans maximum, faisaient semblant de lire. Riadh feuilletait une Introduction à la thermodynamique chimique (1994) et Oualid Les cadeaux à l'occasion du 20e anniversaire de l'indépendance. On a cru que le visiteur n'a rien vu. Erreur ! En inaugurant la bibliothèque du quartier du 8 Mai 1945 (Bab Ezzouar), M. Addou a demandé aux directeurs de la culture et des collectivités locales (DAL) de constituer une commission qui doit se rapprocher de la Bibliothèque nationale et de la tutelle afin de s'informer sur les modalités de gestion de ces structures mais surtout sur la façon d'acquérir un fonds livresque. Le premier responsable de la wilaya a été étonné par le contenu des livres exposés et qui traient surtout de la religion. Le centre culturel Ben Mohamed Djilali Abderrahmane (l'inspecteur Tahar) de Oued Smar fait exception. Dans le hall du centre, des livres très récents ont été exposés. On y trouve du Yasmina Khadra, Noureddine Saâdi, Malika Mokaddem, Mouloud Mammeri, Abdelaziz Ghermoul, Mohamed Sari et Azzedine Mihoubi. A Bachdjarah, c'est la plaque en marbre qui a attiré l'attention. Voulant tout dire sur la vie de l'inspecteur Tahar, les responsables du centre on noté que Ben Mohamed Djilali Abderrahmane (mort le 5 octobre 1981) parlait dans ses films avec un accent des Jijlis et que, à cause de cela, il a été une fois tabassé dans la ville de Jijel. Rassurez-vous : sur la même plaque, il est écrit que les Jijlis ont fini par aimer ce que faisait l'inspecteur Tahar comme films et sketches.