Le nouveau marché communal de Douéra a été inauguré le 11 avril avec comme objectif d'absorber le circuit informel qui a pris pied dans la ville. Aussitôt ouvert, la structure a été prise d'assaut par les trabendistes qui n'ont pas été autorisés à y travailler. Ce squat a failli paralyser à nouveau l'activité, n'était l'intervention de l'APC qui a fait évacuer jeudi les trabendistes. Il fallait s'y attendre. Les services de l'APC de Douéra ont fini par fait chasser jeudi tous les trabendistes qui ont rapidement squatté le parking du nouveau marché communal inauguré le 11 avril. Il a fallu donc aux élus locaux une dizaine de jours afin de rétablir une situation délicate née à l'ouverture du marché. Mardi, en début d'après-midi, le parking était occupé par des dizaines de voitures appartenant pour la plupart aux commerçants. Les trabendistes y étaient rares. «Ils ont été évacués jeudi», confirme au Temps d'Algérie le chef du marché. Contrairement aux premiers jours de son ouverture, où il a été constaté une faible activité, le marché tourne actuellement à plein régime. Toutes les personnes qui s'étaient vu affecter une table y ont pris place et ont commencé à travailler. Doté de 225 places, le marché est dominé par le commerce de l'habillement. L'aménagement des boutiques ce fait à l'identique des autres marchés de la capitale : des étals en charpente métallique et des bâches comme toit. La mise sur pied des tables a été laissée au bon vouloir des vendeurs, d'où l'absence d'homogénéité dans la partie principale de cette aire de vente. Pour abriter le commerce des fruits et légumes, les services de l'APC ont fait construire un petit pavillon. Ce dernier est toujours mal exploité, deux semaines après son ouverture officielle. «Le pavillon n'est pas encore alimenté en énergie électrique», explique le chef du marché. Du coup, les vendeurs ne peuvent pas travailler dans ce pavillon du fait de l'impossibilité d'utiliser leurs balances électriques (qui fonctionnent à base d'électricité). Par conséquent, ils étalent quotidiennement leurs marchandises à l'entrée du pavillon. «Le matin, cela crée un embouteillage monstre», assure un jeune qui a délocalisé sa table. Si le marché est maintenant en pleine activité, le manque d'hygiène commence à se faire ressentir. A l'entrée, une monticule de déchets de légumes attire en effet les regards et gêne le déplacement des visiteurs. A l'intérieur, les commerçants des fruits et légumes s'arrangent également à constituer des décharges sauvages derrières leurs tables, au coin des murs. Cet état de fait n'est que la conséquence directe de l'absence des moyens de collecte des déchets aussi bien dans le marché qu'à l'extérieur. Cela étant, le pavillon devant abriter la poissonnerie (17 locaux) demeure fermé. Les magasins ne sont pas encore attribués. Leur affectation se fera suivant une procédure particulière. «Les cahiers des charges sont prêts», précise à ce propos le chef du marché. Pour faire travailler d'autres commerçants, l'APC prévoit, selon lui, l'installation de 80 locaux dans le parc communal. Le parc, mitoyen au marché, est transformé en lieu d'habitation par plusieurs familles. L'APC espère faire évacuer ces habitants dans le cadre du programme de wilaya portant résorption de l'habitat précaire, avant de réaménager les lieux en espace de négoce. Cette extension s'est avérée nécessaire compte tenu de la forte demande en étals. A l'occasion du recensement effectué par les services locaux, préalablement à l'éradication du marché anarchique de la ville, il a été enregistré 1483 demandeurs d'étals. Sur les 1483 demandes, seuls 225 ont été satisfaites par l'ouverture du nouveau marché. Selon des indiscrétions, les vendeurs qui travaillaient dans le circuit informel se sont associés aux commerçants transférés vers le marché communal en attendant une éventuelle affectation d'étals. En attendant cette extension, ce sont des dizaines de locaux (boutiques) longeant le marché qui restent sans exploitation depuis 15 ans. Leur affectation devrait revenir aux victimes du terrorisme, indique-t-on.