Un débat sur la réforme de l'éduction organisé par le Conseil des lycées d'Algérie a eu lieu hier au siège de la maison des syndicats autonomes, dans la commune d'El Harrach. (Cla). les conférenciers estiment que «la mondialisation est à l'origine des changements entrepris dans le secteur de l'Education». Avant le lancement du débat, une minute de silence a été observée à la mémoire de Redouane Osmane, ancien syndicaliste activant dans le domaine de l'Education, décédé il y a 2 ans, un certain 15 décembre 2007. Le porte-parole du Cla, Iddir Achour, a en premier lieu fait une rétrospective des étapes de réformes qu'a connues le secteur de l'Education en Algérie depuis 1962, dont la plus importante fut celle de 1976. L'orateur a été très critique a l'égard des réformes entamées dans les années 2000. Pour lui, «les commissions établies par les pouvoirs publics pour réformer l'Education ne sont pas propres à la réalité socioprofessionnelle des enseignants et ne répondent pas aux besoins pédagogiques exprimés». Et d'ajouter : «La dernière réforme n'a pas limité le nombre d'élèves par classe qui devait se situer à 20 seulement, sans oublier le manque de salles, de matériel informatique et de stages pratiques». «Ces trois éléments sont pourtant fondamentaux pour entamer une réforme. Elle ne peur aboutir sans intégrer les acteurs principaux : les enseignants», a-t-il affirmé. M. Idir pense que d'«ici 2014, la réforme de 2001 ne sera pas complète sur le plan pédagogique». De son côté, Adel Abderrezak, enseignant universitaire et membre du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes), a estimé que «les réformes de l'éducation dans le monde, et particulièrement en Algérie, répondent à une volonté de satisfaire les décideurs qui activent dans les grandes sphères internationales, telles que la Banque Mondiale et l'Organisation mondiale du commerce (Omc)». Pour M. Abderrezak, «il ne faut pas s'inquiéter de la mondialisation car elle a toujours existé, même lorsque les Ottomans étaient la première puissance au monde. Cependant, il faut s'inquiéter du type de mondialisation décidé pour intensifier les flux financiers à travers le monde». «Le marché de l'Education rapporte selon des études américaines plus de 2000 milliards de dollars, soit plus deux fois plus que l'industrie automobile. De ce fait, les manipulateurs de chiffres, les tenants du capitalisme aveugle, veulent accaparer le secteur éducatif et l'Omc s'occupe des procédures pour libéraliser l'Education», a-t-il analysé.